Pour Ibrahima Sory Sow, étudiant et conducteur de taxi moto, cette décision du gouvernement n’est pas normale : « ils veulent faire souffrir la jeunesse parce qu’il y a beaucoup d’entre-nous qui sont des diplômés et d’autres sont des hommes de métier, des ouvriers qui n’ont pas de travail. Nous faisons ça pour subvenir à nos besoins. Donc, on se débrouille ici pour ne pas voler et être attaqué dans les quartiers, ou quémander de l’argent. S’ils veulent interdire les taxis motos dans la ville de Conakry, ils n’ont qu’à créer de l’emploi pour les jeunes. Tous ceux qui conduisent les taxis motos, c’est parce qu’ils n’ont pas de boulot », se plaint-il.
Ibrahima Sow indique que ce métier lui permet de subvenir à ses besoins : « depuis que j’ai commencé à faire le taxi moto, je ne dépends plus de mes parents, je dépends de moi-même. Je m’habille dans ça, je mange dans ça et même mes frais de scolarité. Donc, si le gouvernement nous demande d’arrêter, c’est une erreur parce que nous serons obligés d’aller quémander dans le quartier ».
Même son de cloche pour cet autre conducteur de taxi moto, Makadji Diallo. Il soutient que l’interdiction des taxis motos à Conakry aura un impact négatif sur sa vie : « cette décision aura un impact économique sur moi, parce que depuis 10 ans, j’exerce ce métier. C’est dans ça que j’ai financé pour terminer mes études et les dépenses de la maison. Je demande à l’Etat de revenir sur cette décision afin qu’une solution idoine soit trouvée », préconise Makadji Diallo.
Interrogé sur ce sujet, Saliou Kanté, membre du syndicat des taxis motos de Taouyah, donne une réponse mitigée. « D’un côté, je dirai qu’il est très important de diminuer cela en ville. Mais, de l’autre côté, il n’y a pas de boulot, la jeunesse se livre à cette pratique parce qu’ils ne peuvent pas rester sans rien faire. Donc, c’est un peu gauche. Si l’Etat interdit sans créer des conditions pour ces conducteurs de taxis motos, c’est impossible. Nous voulons que l’Etat nous vienne au secours, s’ils veulent interdire ça, ils n ont qu’à nous trouver autre chose à faire », propose monsieur Kanté.
Kadiatou Balde pour Guineematin.com
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