Le secteur Kaalo de Manéah abrite l’une des quatre carrières de granite de cette commune rurale. Les riverains de cette carrière éprouvent d’énormes difficultés liées à l’extraction du granite dans leur secteur. Propriétaire d’un restaurant autrefois très prisé de Coyah, situé à environ 100 mètres de la carrière, La Bananeraie, Ahmed Bossen ne peut que constater les dégâts aujourd’hui. « Nous sommes installés ici depuis plus d’un siècle. Mon grand-père a construit cette maison en 1900, c’est là que se trouve mon restaurant. Mais, j’ai un problème ici, on a renouvelé ici en l’an 2000. Depuis, ils ont tout gâté. C’est l’explosion de la mine qui a tout cassé. La dynamite a cassé toutes les tôles. La maison, les plafonds, tout est gâté ! Si les gens de cette mine ne quittent pas à côté de nous, ce n’est pas bon », plaide monsieur Bossen.
Ahmed Bossen finit par implorer les autorités de faire face à leur calvaire, en interpellant l’entreprise ENCO 5, qui gère ladite carrière.
Ibrahima Sory Sylla, élève et conducteur de mototaxi, reconnait que les carrières de Manéah sont un danger pour les citoyens. « Moi, j’ai passé plus de deux ans à travailler dans les carrières, pour trouver un peu d’argent et faire face aux fournitures scolaires. Les plaintes des gens sont justifiées puisque le jour où ils doivent faire exploser la dynamite, on dit à tout un secteur de déménager. C’est pour vous dire le danger que cela représente. Beaucoup de concessions sont fissurées. Quand il y a explosion, les murs peuvent trembler et le malheur est qu’on ne cherche pas à indemniser les gens. L’argent qu’on donne aux chefs n’arrive pas dans les mains des vrais destinataires », dénonce le jeune élève.
Pour sa part, le sous-préfet est introuvable. Même scénario à la préfecture de Coyah. Nos tentatives d’entrer en contact avec le préfet, le président de la délégation spéciale ou un responsable de la direction préfectorale des travaux publics, mines et carrières sont restées vaines.
Impuissants face à ce calvaire, les riverains des carrières de granite, ruminent leur colère et continuent de prendre leur mal en patience, à un moment où il pleut des cordes à Coyah.
Enfin, il importe de rappeler que des montants importants sont investis pour la protection de l’environnement. Malheureusement, les « acteurs » chargés de « sauvegarder » l’environnement et les autorités locales sont souvent accusés de complicité dans ces gendres de pratiques.
Pauvres de nous !
Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com
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