Nouvelle Gambie, liberté « excessive » de parole contre le régime Jammeh, réintégration à la cour pénale internationale, justice pour tous, éventuelle extradition à la CPI du dictateur qui a trôné sur les Gambiens depuis 22 ans, mais qui est encore au pouvoir… Tout est allé tellement vite et tellement loin que ça ne pouvait prospérer ! Adama Barrow et son équipe ont parlé comme s’ils étaient seuls en Gambie, comme s’ils avaient déjà les rênes du pouvoir, l’armée, la police ou comme si Yahya Jammeh était déjà attaché…
Malheureusement, aucun des « experts » n’a déconseillé au nouvel élu de « vendre la peau de Jammeh avant d’accéder au fauteuil présidentiel ».
Et, comme si cela ne suffisait pas, c’est la commission électorale qui découvre des erreurs (dans la compilation des résultats) qu’il ne fallait plus taire comme si leur annonce sauverait le peuple gambien, quatre jours après la proclamation des résultats.
Le réveil de Yahya Jammeh
Cas de la Guinée entre Alpha Condé et Sékouba Konaté
Déjà, dans les années 2000, l’opposant guinéen de l’époque avait même vendu une proposition visant à assurer aux anciens chefs d’Etat africains une honorable vie active après la présidence de la République. L’homme expliquait qu’il fallait bien proposer un point de chute à ceux qui acceptent de partir et les rassurer pour que les peuples africains puissent connaître l’alternance…
Et, en 2010, après avoir remonté une pente de 18 pour cent des voix à plus de 50 pour cent (face à son adversaire Cellou Dalein Diallo, qui avait récolté plus de 43 pour cent devant les 23 concurrents au premier tour), Alpha Condé a alors rassuré tous ceux (Konaté et Cie) qui devaient quitter le pouvoir en sa faveur. La communauté internationale avait été mise à profit pour dorloter son concurrent. « La victoire n’est que différée », avait dit à Cellou Dalein le sénégalais, Ibrahima Fall, qui portait la parole de la communauté internationale (groupe international de contact)…
Bref, face à un fauve dont le lait est nécessaire pour la suite du chemin à parcourir, il faut savoir négocier. C’est ce que monsieur Condé a su faire en 2010 pour « récupérer » le pouvoir confisqué par les militaires en Guinée depuis 1984 ; et, c’est malheureusement ce qui a manqué à Adama Barrow et à son équipe en Gambie. Désormais, ils doivent cravacher dur pour espérer reconquérir le départ- annoncé si facilement il y a une semaine – de Yahya Jammeh. Et, qui sait combien de gambiens pourraient périr dans cette aventure désormais si compliquée et pleine d’intrigues ? Seul Dieu connaît l’issue finale de ce que donnera ce bras de fer qui ne fait que (re) commencer.
Nouhou Baldé