Très tôt dans la matinée de ce mardi, 13 juin 2017, la cour de la SOTRAGUI a été prise d’assaut par les travailleurs mécontents de l’arrêt des bus dans la circulation. Dans la revendication formulée par ces manifestants, figure la non intervention du ministre des transports, Oyé Guilavogui, accusé d’être la cause de l’arrêt des bus. Les protestataires demandent la nomination d’un expatrié à la tête de la société et non d’une éventuelle nomination d’un guinéen.
Après plusieurs années passées dans cette société en tant que chauffeur, Sidiki Kanté déclare avec furie qu’il n’a plus d’avenir avec les responsables guinéens. Notre interlocuteur préfère être en possession de son salaire pour rentrer chez lui et cultiver la terre. Il a enchainé en disant ne plus être disponible à travailler avec ses frères guinéens qu’il qualifie de « Caïmans ».
« J’ai fait plus de 17 ans dans cette entreprise ! Mais, je n’ai pas pu acheter une feuille de tôle. Je n’ai plus d’avenir avec ces gens- là. Donc, je demande le payement de mes quatre mois de salaire pour rentrer chez moi. Si on nomme un autre guinéen à la tête de la Sotragui, je ne vais plus travailler ; car, ce sont eux qui ont pillé ».
D’autres travailleurs ignorent jusqu’à présent les causes de la fermeture de la société. Selon eux, ils n’ont rien fait de mal pour que les activités s’arrêtent. C’est le cas de madame Mamadi Sylla receveuse qui plaide de payer les salaires afin de subvenir aux besoins de sa famille.
« Nous qui sommes les travailleurs, nous n’avons rien fait de mal ici. Comme la société est fermée, nous demandons le payement de nos salaires. Moi, en personne, mon mari ne travaille pas, c’est moi qui prends en charge la famille avec mon salaire ; et, si l’Etat ne paye pas comme vais-je faire ? », s’interroge cette femme désespérée.
Alexandre Camara, secrétaire administratif et porte-parole du syndicat des travailleurs se dit conscient de la souffrance que ses camarades endurent. Pour trouver une issue favorable, le syndicaliste demande aux travailleurs de garder le calme.
Après les négociations entre les représentants du syndicat et ceux du gouvernement, tenues avant-hier, dimanche, les derniers ont pris l’engagement de payer le salaire des travailleurs au cours de cette semaine.
Les manifestants menacent, si le gouvernement ne respecte pas ses engagements, se rendre à Sékhoutoureya pour y manifester leur ras-le -bol.
Siba Guilavogui pour Guineematin.com