Le déchargement a commencé mardi et s’est terminé jeudi. La bauxite sera ensuite expédiée à Shandong Lubei Enterprise Group via le port fluvial de Laizhou, un des ports majeurs du delta du fleuve Jaune. La livraison sera effective dans un mois.
Le deuxième départ de la bauxite indonésienne pour la Chine est prévu pour le 5 juillet 2017, soit 20 jours après le premier.
La Chine a accueilli la reprise des exportations indonésiennes comme un grand événement économique, un véritable atout pour ses raffineries. Dès le lendemain, mardi 27 juin 2017, le gouvernement de Laizhou a célébré avec un éclat particulier l’arrivée du premier bateau de bauxite en provenance d’Indonésie. Parmi ses invités à la cérémonie, qui s’est déroulée au port de Laizhou, on compte notamment les compagnies Shandong Lubei Enterprise Group General Company (Chine continentale) et Topsun International Industrial Ltd (Hong Kong) qui fabriquent divers produits à partir de la bauxite.
Le port de Laizhou a commencé les opérations d’importation de bauxite depuis juillet 2007. Actuellement, la capacité de stockage du port est de 200 millions de tonnes. Les bauxites viennent principalement de l’Australie, de l’Inde, des îles Salomon, des îles Fidji et de Monténégro.
Grâce à sa proximité maritime avec la Chine et à l’accroissement futur de sa production, l’Indonésie pourrait devenir assez vite le principal hinterland du port de Laizhou en ce qui concerne l’approvisionnement de la Chine en bauxite, au grand dam de la Guinée si le gouvernement Mamadi Youla n’augmente très rapidement la production de bauxite guinéenne pour atteindre un niveau concurrentiel avec un prix compétitif. Car, pour conserver voire accroître sa part de marché en Chine, il faut bien que la Guinée aille vite dans la délivrance des permis, qu’elle extraie et exporte encore plus de bauxite pour soutenir la compétition avec l’Indonésie. Il faut aussi prévoir l’éventualité que la Malaisie, également proche de la Chine, puisse augmenter ses exportations vers ce pays et contribuer significativement à couvrir sa demande, et donc à satisfaire ses besoins.
Il y a une meilleure option. En exportant sa plus abondante richesse, à savoir la bauxite de qualité, la Guinée aura assez vite les capitaux qui vont développer sur fonds propres son potentiel hydroélectrique et ensuite construire les usines d’alumine et d’aluminium qu’elle désire. Elle créera ainsi de la valeur ajoutée et de nouveaux emplois pour sa nombreuse jeunesse. En plus, elle n’aura plus besoin de faire ses barrages avec 75 % de capitaux étrangers.
Bien évidemment, s’il s’y engage, le gouvernement doit continuer à rendre propre l’intensification de l’extraction de la bauxite par une politique cohérente incluant le respect et le contrôle des normes écologiques édictées par le nouveau code minier. Celles-ci sont actuellement bien suivies par les nouvelles sociétés, qui déjà montrent bien que l’exportation draine d’importantes devises au budget national.
Plus que jamais, l’intelligence économique doit parler dans ce pays si abondamment pourvu par la nature. Ou plutôt par Dieu, puisque les Guinéens sont croyants. Ils ont commencé à mériter leurs formidables richesses naturelles en les mettant en valeur. À eux de garder le rythme. Avec tout leur génie.
D. Brichèle