La capitale Sierra-Léonaise était encore dans une totale émotion cet après-midi. Ce sont des camions et des pick-up qui ont transporté les centaines de corps qui étaient jusque-là entassés à même le sol l’hôpital Connaught de Freetown et qui commençaient à dégager des odeurs nauséabondes qui perturbaient même la respiration dans ce quartier.
A l’arrivée du cortège funèbre au cimetière Waterloo, vers 17 heures, les deux chefs d’Etats (léonais et libérienne) ont ténu des discours très émouvants.
Madame Hellen Johnson Sirleaf, la présidente du Libéra voisin, a dit être venue personnellement à Freetown pour témoigner la solidarité de son pays et de son peuple aux frères et sœurs léonais.
« Nous avons vu combien de fois nos frères et sœurs ont senti la douleur. Nous partageons le chagrin de ceux qui ont été victimes de ces choses tragiques. Nous prions Dieu qu’Il donne aux dirigeants de ce pays la force et le courage d’accepter cette perte majeure. Aux familles, aux amis et alliés des victimes, nous serons aussi auprès d’eux pour partager leurs chagrins. Que Dieu continue à nous assister et à nous donner le courage de continuer à reconstruire et à renouer un solide agenda de développement », a notamment prié la présidente libérienne.
Pour sa part, le président Ernest Bai Koroma de la Sierra Léone a dit être là pour partager la peine des proches des victimes et leur montrer qu’elles ne sont pas seules dans ces moments difficiles. Faisant allusion aux périodes difficiles dans lesquelles les Sierra-Léonais ont vécu, notamment la guerre civile et les dégâts causés par la maladie à virus Ebola, Ernest Bai Koroma a dit que ce sinistre est encore une autre peine qui frappe son pays.
« Des centaines de personnes ont été balayées dans leur sommeil à l’ultime mort. Ils avaient tous des projets pour les jours à venir, ils avaient tous espoirs et aspirations pour un futur meilleur, comme les six innocents enfants qui étudiaient dans l’une de nos plus grandes universités, comme un jeune homme qui devait se marier demain, comme un mari qui travaillait très dur pour avoir un abri pour sa famille. Nous allons enterrer nos biens aimés ! Mais, nous n’allons pas enterrer nos espoirs », a-t-il dit, avant de réaffirmer l’appui du gouvernement aux proches des victimes.
De Freetown, Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com