A ses côtés, monsieur Aboubacar M’Bop Camara avait les deux honorables députés de Boké Mamadouba Tawel Camara (RPG) et Abdoulaye Sylla (UFR), le vice-maire de la commune urbaine, Alpha Oumar Conah Diallo, quelques cadres de la préfecture, des représentants de la délégation communale de la jeunesse et quelques membres de la commission de suivi et réflexion de la plateforme revendicative des populations de Boké.
Dans une folle ambiance, le Préfet a pris la parole pour s’adresser à ses concitoyens de Boké dans la langue du terroir.
A la demande du Préfet de sélectionner des intervenants qui exprimeront leurs avis, plusieurs jeunes ont scandé en cœur : « Bassekou ! Bassekou ! ».
Ainsi, plusieurs jeunes ont eu la latitude d’intervenir devant les autorités, dont Bassekou Dramé lui-même réclamé par la foule. A rappeler que ce dernier est un ancien membre de la commission de suivi et réflexion de la plateforme revendicative des populations de Boké suite aux émeutes d’avril, qui avait démissionné après quelques semaines de leur installation.
Mais, dans l’ensemble, tout le monde a abordé dans le même sens. En attendant qu’une solution durable soit trouvée par rapport au courant, la jeunesse de Boké a fait savoir au préfet qu’elle se contente de la fourniture du courant chaque nuit à partir d’une centrale thermique et donne désormais la priorité à l’emploi des jeunes, l’adduction d’eau et la réalisation d’une route de contournement.
Par ailleurs, certains n’ont pas manqué de dénoncer la manière par laquelle on emploie les gens dans les sociétés minières de Boké. On parle d’obtention d’emploi contre l’argent, la substitution des noms « Coumbassa, Manet, Kalissa… (natifs de Boké) par des Kaba, Condé, Kourouma… D’autres ont même accusé les chefs des quartiers d’octroyer des certificats de résidence à des opportunistes non résidants. Les jeunes ont donc émis leur souhait de voir la délégation communale de la jeunesse et la commission de suivi et réflexion, renforcées.
Appuyés par l’honorable député Mamadouba Tawel Camara, les jeunes ont également dénoncé le manque d’équipements et la mauvaise formation au centre de formation professionnel (CFP) de Boké, qui font que les sortants de ce centre ne sont pas compétitifs sur le marché d’emplois. « Pour que les jeunes de Boké gagnent de l’emploi, il faut qu’ils soient bien formés. Mais, le centre de formation professionnel de Boké est un dépotoir. Il n’y a pas de formation. Pourtant, si ce centre était bien équipé, les jeunes de Boké n’allaient pas souffrir pour avoir l’emploi », a indiqué Bassékou Dramé.
Pour l’honorable Tawel Camara, « le CFP de Boké ne forme que des chômeurs. La preuve est que j’ai envoyé une vingtaine de jeunes soudeurs sortant du CFP à la CBG pour un stage, puis un test ; mais, lorsqu’ils sont arrivés, le responsable m’a appelé pour me dire que ce ne sont pas des soudeurs que je l’ai envoyé. Ils ont fait le test, personne n’a eu. C’est honteux », a-t-il soutenu.
En réponse aux différentes interventions des uns et des autres, le nouveau Préfet, Aboubacar M’Bop Camara, a invité les jeunes de Boké à recoudre le tissu social, la cohésion et la fraternité. D’abandonner la division et se donner les mains pour cultiver la paix durable. Le Préfet annoncera également l’arrivée imminente d’une ONG allemande qui mettra en place une centrale solaire de 60 mégawatts. Et, concernant l’emploi des jeunes, monsieur M’Bop Camara promet d’être vigilant sur le mode de recrutement dans toutes les sociétés minières implantées à Boké.
Enfin, le Préfet dit avoir pris acte de toutes les interventions et promet de les faire parvenir à qui de droit.
De Boké, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com