Au marché de Koloma, aucun commerçant ou étalagiste n’est visible sur la chaussée. Les agents de la sécurité qui font l’opération ont délimité les lieux. La consigne est respectée par tous.
Depuis le début de cette libération des emprises, la circulation est fluide estime Mamadou Samba Sidibé conducteur de moto-taxi. « L’opération se passe très bien car actuellement les gens circulent avec deux files. Cela a diminué considérablement les embouteillages. Ceux qui étaient au bord de la route ont été sommés de quitter. Même nous les conducteurs de mototaxis, ils nous ont demandé de s’organiser afin de ne pas encombrer la route », a-t-il dit.
Au marché d’Enco 5, c’est un nouveau visage que l’on remarque. Aucune table n’est visible, tous les occupants des lieux ont été déguerpis. L’espace qui servait de marché ressemble aujourd’hui à un chantier. Les femmes vendeuses déguerpies étaient regroupées sous un manguier avec le visage froissé. C’est le silence radio qui règne, aucun déguerpi n’accepte de parler.
Au même moment, les agents de la sécurité sillonnent les lieux pour mettre le grappin sur tout réfractaire. Un homme en tenue s’en prend à un « réfractaire » ave un ton agressif. « J’ai dit de quitter ici, c’est la deuxième fois. Si je reviens trouver quelqu’un, la personne ira avec nous. Le pick-up viendra chercher la personne », menace le policier.
Au marché de Sonfonia, les opérations de déguerpissement ont créé dautres problèmes entre les occupants de la chaussée et les boutiquiers. Un fait qui empêche les gérants de boutiques d’écouler facilement leurs articles. « Les femmes vendeuses qui s’asseyaient sur la chaussée ont été déguerpies par les forces de l’ordre. Maintenant, elles n’ont pas où aller et elles doivent vendre pour satisfaire leurs besoins. Donc, elles viennent s’asseoir devant nos boutiques. Même pour avoir accès à la boutique c’est des problèmes. Souvent, il y’a des altercations entre nous ici. Dès fois, elles bloquent notre travail », a dit Alseny Diallo.
Selon notre interlocuteur, cette opération de déguerpissement n’est que de la poudre aux yeux : « Ce n’est pas la première fois que ce genre de mesures sont prises mais au fil du temps nous remarquons malheureusement que les gens reviennent peu à peu. En tout cas, c’est de la poudre aux yeux, peut être c’est juste avoir quelques images », lance Mamadou Barry.
Siba Guilavogui pour Guineematin.com