Dans cette interview, monsieur Baldé a expliqué l’importance de célébrer le mariage devant l’officier d’état civil, les difficultés qui assaillent son service et bien d’autres sujets.
Guineematin.com : nous constatons une hausse du nombre de mariages à l’occasion de cette fin d’année. Expliquez-nous cet état de fait.
Mamadou Kâna Baldé : effectivement, à la fin de l’année 2017 il y a beaucoup de mariages en vue. Comme vous le savez, la Guinée est un pays laïc. On y rencontre des musulmans et des chrétiens. La plupart des chrétiens préfèrent profiter de l’année qui s’achève pour venir s’acquitter de ce devoir civique. En plus, si vous avez constaté, en fin d’année il y en a beaucoup qui prennent des vacances pour retourner au pays pour s’acquitter de ce devoir. Ici à la commune de Ratoma, nous avons deux temps pendant lesquels nous avons beaucoup plus de mariages. C’est notamment à la veille du mois de Ramadan et en fin d’année.
Guineematin.com : est-ce que vous disposez de chiffres concrets pour étayer tout cela ?
Guineematin.com : est-ce qu’il n’y a pas aujourd’hui un engouement de nos compatriotes vers les mairies pour célébrer les mariages ?
Mamadou Kâna Baldé : les citoyens commencent aujourd’hui à comprendre la nécessité de venir vers nous pour célébrer ces mariages. Voilà un peu pourquoi il y a aujourd’hui cet engouement. Je voulais vous dire que le mariage est très simple. La loi dit que le mariage requiert la présence de l’époux, de l’épouse plus deux témoins majeurs. Même s’il n’y a pas assez de bruit, mais le devoir c’est de venir vers les mairies pour célébrer le mariage. Au fur et à mesure que nous faisons des campagnes de sensibilisation à travers les médias, ça porte fruit. C’est dans ce cadre que le ministère de l’administration du territoire a jugé nécessaire de mettre sur pied une direction nationale de l’état civil.
Guineematin.com : quelle est l’importance pour les citoyens de venir célébrer le mariage à la mairie ?
Mamadou Kâna Baldé : si vous allez avec votre épouse au Sénégal par exemple, en disant aux autorités de ce pays que vous êtes mariés, il va bien falloir en apporter la preuve. La preuve, ce n’est pas le papier qu’on donne à la mosquée. C’est plutôt de mariage délivré au niveau d’une mairie. L’autre importance, c’est quand un problème d’héritage se pose, il faut que la femme ait un acte de mariage. Ensuite, quand vous avez besoin de voyager en allant par exemple avec votre épouse et les enfants, il va falloir apporter la preuve à travers le document de l’état civil. C’est une suite, dès que vous vous mariez, vous faites des enfants que vous allez aussi déclarer à la mairie.
Guineematin.com : que dire de la polygamie dans tout ça ?
Guineematin.com : pendant ces journées de signature de mariages, quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Mamadou Kâna Baldé : c’est surtout au niveau du respect de la programmation. La loi dit que le couple choisit la date, l’officier choisit l’heure. Par exemple pour les dimanches, si on a 30 ou 40 mariages, on essaye de faire une planification de 9 heures à 18 heures. Chacun est programmé. Le problème que nous avons est que les gens ne respectent l’heure. Le plus souvent, les gens attendent 14 heures, 15 heures ou 16 h pour venir nous envahir en même temps.
Guineematin.com : qu’en est-il des militaires et autres gendarmes qui viennent troubler l’ordre en cherchant à être les premiers servis ?
Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com
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