« Les jours se suivent mais ne ressemblent jamais », dit le dicton. Cette maxime s’applique bien Roughi Barry, femme au foyer, qui ne va préparer que du to (plat à base de manioc) aujourd’hui pour la famille. Une manière d’économiser, dit elle, la dépense que son mari lui a donnée. Mais, de toutes les façons, elle ne va pas échapper à la cherté des prix, comme le poisson. « Les prix sont élevés, on peut demander le prix d’un condiment à mille francs guinéens, le lendemain il augmente à mille cinq francs guinéens. Nous sommes vraiment désorientées. Ce que mon mari me donne comme dépense ne suffit pas dans ces conditions. Il me donne cinquante mille francs guinéens par jour mais quelques fois, je suis obligée d’augmenter cinq mille francs parce que les prix ne sont pas fixes », a expliqué la bonne femme .
Poursuivant ses explications, Roughi Barry ajoute : « aujourd’hui je prépare du to pour la famille, pensant que je vais bien économiser. Mais hélas, le poisson m’a coûté cher, je n’ai eu que deux à cinq mille francs. Nous sollicitons l’aide au gouvernement de nous aider à stabiliser les prix et à les diminuer aussi », a confié la mère de famille.
La rareté du poisson à Conakry à fait que son prix en détail dans les marchés coûte cher et varie selon son abondance. Mariam est vendeuse de poisson fumé dans le même marché de Kaporo. « Des fois, s’il y a abondance de poisson, j’achète en gros pour cent cinquante mille francs guinéens, et je fais des tas en détail à quatre pour cinq mille. Mais, quand il y’a manque on vend un poisson pour deux mille francs. Actuellement, tout est dur à Conakry, difficilement on arrive à joindre les deux bouts », a-t-elle expliqué.
La situation en est la même chez les vendeuses de piment, d’aubergine et de tomate fraîche. Les prix varient selon le climat. Quand c’est la saison des pluies les légumes et fruits sont faciles à cultiver, ce qui fait qu’ils coûtent moins chers comparativement à la saison sèche.
Fatoumata Bangoura est une vendeuse de tomate fraîche, de piment et d’aubergine au marché de kaporo. Elle confie que les prix sont trop élevés. « Je vais jusqu’à Matoto marché pour acheter en gros ma marchandise. Le transport me coûte, de Kaporo jusqu’à Matoto, sept mille cinq cent francs aller et retour. Là-bas, on peut me vendre un sac de piment de quatre à cinq cent mille francs guinéens, je fais des tas de quatre à cinq pour mille francs, je gagne un intérêt de quinze à vingt pourcent de bénéfice.
L’aubergine est vendue selon sa taille. Les petits à cinq cent ou mille francs et le grand à cinq mille francs guinéens. Mais, il y’a des clients qui discutent sur le prix et je suis obligée de diminuer pour ne pas les perdre. La tomate fraîche aussi j’achète en gros à cent cinquante mille francs. Le tas, je le revends à trois mille francs », a fait remarquer cette autre vendeuse de ce marché.
Aissatou Sadio Bah pour Guineematin.com