Face à cette situation, les défenseurs des droits humains pointent un doigt accusateur notamment sur les forces de l’ordre, qui tirent souvent à balles réelles sur des manifestants non armés lors de leurs opérations de maintien d’ordre. Une situation que dénonce et condamne Elhaj Malal Diallo, vice-président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), interrogé par un reporter de Guineematin.com sur la question.
Selon le vice-président de l’OGDH, la démocratie guinéenne ne fonctionne pas bien. Et c’est ce dysfonctionnement, estime-t-il, qui conduit à des mouvements de contestation : « Pour des élections locales, on n’a pas besoin d’avoir des mouvements de contestation, on n’a pas besoin de tuer des gens pour ça, malheureusement, les violations des droits de l’Homme sont récurrentes en Guinée. Donc pour des élections locales dont les résultats devraient être affichés même au niveau des bureaux de vote, je ne vois pas pourquoi au lieu de deux jours, trois jours pour proclamer les résultats, on fait plus de deux semaines pour proclamer des résultats comme si c’est des élections nationales. Malheureusement, ça nous a conduits à des pertes en vies humaines et c’est dommage pour nous défenseurs des droits de l’Homme », regrette Elhaj Malal Diallo.
C’est pourquoi il annonce que son organisation va soutenir les victimes de ces exactions, si elles le souhaitent, pour qu’elles soient rétablies dans leurs droits. « Puisque nous sommes soi-disant dans un Etat de droit, nous, nous ne pouvons faire que demander aux victimes de s’adresser à la justice. Et si vraiment il y en a qui ont vraiment besoin de notre aide en tant que défenseurs des droits de l’Homme pour des conseils, nous sommes à leur disposition. Il faut que la justice joue son rôle et que tous ceux qui sont victimes de violation de leurs droits soient rétablis dans leurs droits », a conclu Elhaj Malal Diallo.
Siba Guilavogui pour Guineematin.com