Le sermon du vendredi est une occasion pour les imams, de rappeler aux fidèles, notamment leurs droits et devoirs envers Dieu et envers leurs prochains, les comportements qu’un musulman doit adopter pour bénéficier de la grâce et de la miséricorde de Dieu, mais c’est aussi une occasion pour eux, de dénoncer les tares de la société. Un exercice auquel le premier imam de la grande Mosquée de Siguiri s’est livré ce vendredi 02 mars 2018, en s’intéressant particulièrement aux problèmes qui gangrènent l’Etat guinéen, particulièrement les services publics. Elhadj Haroune Doumbouya a dénoncé vigoureusement la corruption, l’injustice et le favoritisme qui sévissent au sommet de l’Etat.
« La corruption a gagné du terrain dans ce pays, pour avoir du travail il faut donner de l’argent, pour avoir raison dans un jugement il te faut de l’argent ou être du même bord politique que le pouvoir. Combien de plaignants souffrent en prison sans qu’on leur rende justice ? L’État est corrompu, combien de cadres compétents, patriotes sont laissés dans ce pays pour nommer des médiocres inconscients à cause de leur appartenance politique ou de leur argent ? Dans un Etat où la corruption gagne du terrain, le développement sera impossible », a dit le leader religieux, qui appelle l’État guinéen à une prise de conscience.
De Siguiri, Bérété Lancei Condé pour Guineematin.com