Voici in extenso le discours du président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et chef de file de l’opposition.
« Je voudrais d’abord vous féliciter très sincèrement pour cette grandiose mobilisation pour rendre hommage à nos trois frères et à notre sœur, arrachés à notre affection arbitrairement, injustement par le pouvoir d’Alpha Condé. Il est difficile de m’adresser à vous aujourd’hui, parce qu’on a enterré au carré réservé aux victimes d’Alpha Condé, 94 citoyens guinéens qui ont été tué à bout portant par un régime qui est sans foi ni loi. Mais, il faut savoir une chose, comme l’a rappelé Makanéra, continuons la lutte, c’est bientôt la fin de notre calvaire.
Comme vous l’avez fait aujourd’hui, restez mobiliser pour qu’on continue la lutte parce qu’on n’a pas le droit de reculer. Il ne faut pas que ces 94 frères et sœurs meurent pour rien. Nous avons le devoir vis-à-vis d’eux, vis-à-vis du peuple de Guinée, de continuer le combat jusqu’à la victoire, pour que les fils de ce pays soient traités sur le même pied, pour que leur sécurité soit assuré, pour que leur dignité soit respecté et qu’ils accèdent pleinement à tout leurs droits. On ne peut reculer que jusqu’au mur. On n’en peut plus. Levez-vous comme un seul homme, puisqu’il pense qu’il peut nous effrayer. Il ne peut pas nous effrayer. On va se battre jusqu’à ce que, dans ce pays, que les citoyens n’aient peur que s’ils sont fautifs. On doit se lever et se battre, si non, nous sommes morts.
Je sais que vous êtes déterminés. Les sacrifices ont été importants, il y a beaucoup de handicapés dont on ne parle pas, beaucoup ont été condamnés, jugé arbitrairement, ont croupi pendant de longs mois en prison alors qu’ils n’ont rien fait, ils n’ont exercé qu’un droit constitutionnel, leur droit de manifester. D’ailleurs, certains n’étaient même pas entrain de manifester. Souvenez-vous de Hamidou. Il y a aussi le cas de Djakariaou, non loin du carrefour de Bambéto où nous nous trouvons. Il a été tué le 3 avril 2011. Depuis, on continue de tuer impunément, des assassinats orientés ethniquement. Il faut que ça s’arrête.
Je salue l’appel lancé par Makanéra aux coordinations, aux sages, à la société civile. Il faut qu’ils disent à Alpha Condé d’arrêter, de rechercher et de poursuivre conformément à la loi, ceux qui ont tué. Pourquoi ce silence ? Pourquoi cette indifférence d’Alpha Condé et de son gouvernement et de sa justice ? Comment peut-on expliquer cela ? C’est par la haine. Comment comprendre qu’on extrait de la chambre froide de l’hôpital Ignace Deen, le corps de Boubacar Barry, un mort ? On ne doit pas faire la guerre à un mort. C’est ce hakkê (péché) là qui va l’emporter. Continuons de prier pour le triomphe des valeurs pour lesquelles nous nous battons, la justice, la paix, la fraternité entre les fils de ce pays.
Il ne respecte pas la loi. Ils ont fait recours aux donzos, qui ont paradé au siège du RPG. Ce recours a été assumé aussi bien par Bantama Sow que par Damaro. Alors, autorisez l’UFDG à avoir sa confrérie de donzos ? Non ! Un Etat doit respecter les principes et les règles, les lois de la République. Alpha Condé a prêté serment, en jurant de respecter et de faire respecter la Constitution et les lois de la République. Il a oublié. Dès que vous passez un accord avec lui, le lendemain il est prêt à vous trahir. Nous avons besoin d’un président vertueux, de la sécurité et du bien être des citoyens de la République.
Pour la conduite des enquêtes pour identifier les commanditaires et auteurs des crimes, nous demandons la constitution d’une commission d’enquête internationale pour livrer des conclusions objectives. Nous allons saisir la communauté internationale pour lui demander de mettre en place des enquêtes pour venir aider la Guinée à mette fin à l’impunité puisqu’Alpha Condé en est incapable…. ».
Propos recueillis et décryptés par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com