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34ème ans de la mort de Sékou Touré : un bilan diversement apprécié par les citoyens

Ahmed Sékou Touré, premier président de la Guinée indépendante

Ce lundi 26 mars 2018 marque le trente-quatrième anniversaire de la disparition d’Ahmed Sékou Touré, le premier président de la Guinée indépendante. Le bilan de ce panafricaniste convaincu, combattant pour l’accession à l’indépendance de la Guinée et créateur du camp Boiro, continue de diviser l’opinion. Pour parler de ce bilan, un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre de certains citoyens de Conakry hier, lundi 26 mars 2018.

Le 26 mars 1984, Ahmed Sékou Touré rendait l’âme à Cleveland, dans l’Ohio, aux Etats-Unis d’Amérique. Trente quatre ans après, le bilan du père de l’indépendance est diversement apprécié par nos compatriotes.

Selon Jean Cocker, communément appelé Jeannot, communicant de son état, rencontré au quartier Nongo, dans la commune de Ratoma, Ahmed Sékou Touré fut l’une des meilleures personnalités ayant conduit l’Afrique à l’indépendance. Monsieur Cocker soutient que grâce à la détermination de Sékou Touré, la Guinée a une image différente de celle des pays voisins.

Jean Cocker

« Ce que je retiens de feu Ahmed Sékou Touré, il avait sa propre stratégie de gouverner notre pays sur le plan politique et social, pour nous permettre d’évoluer de nos propres ailes. Il nous a permis d’avoir notre propre monnaie. Sékou Touré a permis à la Guinée et à l’Afrique de sortir des crises politiques de l’époque. Il a mis fin à la dépendance de la Guinée de la France. C’est grâce à lui qu’on parle de la Guinée autrement. Ainsi, il a donné une autre image de notre pays, il a donné une image à l’éducation guinéenne, la parole aux femmes », dit notre interlocuteur.

Par ailleurs, Jean Cocker a rappelé que « Sékou Touré a mis en place un système éducatif pour qu’on étudie nos propres langues. Je pense bien que si cela continuait, ça allait être un moyen de lutte contre l’ethnocentrisme. Sous son règne, la Guinée n’était pas en manque de nourriture, parce qu’on cultivait en abondance et surtout on n’exportait pas les aliments. Je peux dire, pendant son régime, la jeunesse guinéenne n’a connu que du bonheur. Sur le plan industriel, je me souviens des usines de plastic à Kankan, celle de confiture à Mamou. Je me rappelle, quand mon père travaillait à l’usine, à la fin du mois, il recevait des cartons de jus de fruit et beaucoup d’autres choses».

Toutefois, Jean Cocker n’occulte pas l’existence du camp Boiro où de très nombreux guinéens ont perdus la vie. Selon lui, c’est des opposants au régime qui y étaient emprisonnés. « Sur le plan négatif, nous pouvons parler du cas du camp Boiro. Il y’a eu des personnes qui avaient voulu s’accaparer du pouvoir, qui on voulu trahir l’État. Ces personnes n’ont pas voulu laisser ceux qui doivent gérer le pouvoir comme il le faut. Ce sont ces gens-là qui ont été incarcérés dans cette prison », soutient-il.

Guyaume Toto

Pour sa part, le juriste Guillaume Toto dit retenir beaucoup de choses de Sékou Touré, aussi positives que négatives. « Je retiens du premier président de la Guinée des bonnes choses, parce que j’ai commencé à étudier en son temps et j’ai appris beaucoup de choses. Pour moi Ahmed Sékou Touré a été un bon président, parce qu’il a structuré notre pays, il lui a donné un élan. Mais, en dehors de ça, il a commis beaucoup d’erreurs à savoir : étudier en langues nationales, fermer la Guinée en politique et en démocratie ».

Mamadou Alpha Diallo

De son côté, Mamadou Alpha Diallo pense que son bilan est plus négatif que positif, même s’il n’a pas vécu les 26 ans de règne de Sékou Touré. « Personnellement, je n’ai pas connu Sékou Touré, c’est à travers l’histoire que je l’ai connu. Ce que moi je pense de lui, c’est sa manière de gouverner le pays qui continue jusqu’au jour d’aujourd’hui parce que, c’est cette merde qu’il avait laissé pour la Guinée. En plus, je peux dire qu’il n’avait pas bien géré ce pays car, il n’avait pas cultivé la démocratie. Sous son règne, il y’avait la corruption, l’intolérance politique, la division et on tuait la population. Son seul fait positif, c’est du fait qu’il nous a aidés à obtenir l’indépendance. Même si les gens disent qu’il a apporté du diamant aux guinéens, à mes yeux c’est la négativité qui pèse », a dit ce diaspo rencontré à Nongo.

Ramatoulaye Diallo pour Guinneematin.com

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