Tout au long de ce trajet, on pouvait constater des boutiques fermées et des motos de particulier (garé par endroit sur le trottoir). Même les banques qui travaillaient depuis le début de la grève déclenchée par l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG ont momentanément fermé les portes à leurs clients.
À la maison des jeunes, des activistes de la société civile et des syndicalistes se sont relayés au micro pour dénoncer la décision du gouvernement portant sur l’augmentation du prix des produits pétroliers de 8 000 GNF à 10 000 GNF le litre à la pompe. Une augmentation de 25% qui est entrée en vigueur depuis le 1er Juillet 2018.
« Nous ne sommes plus d’accord de payer la facture de la mauvaise gouvernance. Nous n’allons plus accepter cela. Nous voulons que le prix du carburant revienne à huit mille francs. Nous allons continuer la grève tant qu’ils ne ramènent pas le prix à huit mille. Et, s’ils ne ramènent pas à huit mille francs guinéens avant la semaine prochaine, nous allons durcir la grève. Il faut que le prix du carburant revienne à huit mille francs. Et, il va revenir à huit mille francs », a dit Mamadou Saliou Sigon Baldé, le secrétaire général de l’Union locale des travailleurs de Mamou.
De son côté, Nouhou Diogo Bah, un jeune activiste de la société civile a enfoncé le clou. « On nous demande d’attacher la ceinture alors qu’on n’a plus de hanche. Ce n’est pas à la population de payer leurs déboires. Nous avons des ressources. Mais, qu’est-ce qu’ils font de ces choses-là ? Est-ce qu’ils vont continuer à étrangler la population, à la traîner dans la boue, à la rendre plus pauvre et plus démunie ? On ne va plus accepter cela. Leurs forfaitures, leurs déboires sont à leur charge. On ne peut plus nous imposer les déboires de quelqu’un d’autres. Les lourds fardeaux qu’ils se sont faits avec leur mauvaise gérance, c’est à eux de les payer. On va continuer à manifester jusqu’à la satisfaction de notre exigence… », a indiqué Nouhou Diogo Bah avec un ton ferme.
À noter que l’itinéraire initialement prévu par les organisateurs de la marche (Siège local du CNOSCG, carrefour gendarmerie, conserverie, marché Pépé Kalé, Mairie, route commerciale, maison des jeunes) avait été modifié par les autorités de la place.
De Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin.com