Si le combat contre la hausse du prix du carburant peine à porter fruit, c’est en partie grâce à l’interdiction des manifestations organisées par les syndicats et la société civile dans ce cadre. Le ministre l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le Général Bouréma Condé, a même envoyé une circulaire aux administrateurs territoriaux interdisant toute manifestation sur l’ensemble du territoire national jusqu’à nouvel ordre. Et ceux qui ont tenté de manifester à Conakry ont été violentés et d’autres interpellés par la police. Une situation que regrette profondément l’OGDH.
L’activiste des droits de l’Homme se dit inquiet de cette situation qui va totalement à l’encontre des textes de lois de notre pays : « Ça nous inquiète parce que cette interdiction peut être un prétexte pour les forces de sécurité pour aller à des abus, à des violations graves des droits de l’homme et nous connaissons ce dont ils sont capables. Donc c’est vrai que nous avons raison d’être inquiets et ce n’est pas nous seulement, c’est toute la population qui est inquiète », a-t-il dit.
L’OGDH rappelle au gouvernement que son devoir régalien est de prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir aux citoyens la jouissance du droit constitutionnel de manifestation en République de Guinée. L’organisation de défense des droits de l’Homme interpelle aussi le pouvoir judiciaire pour qu’il veille à ce que les actes règlementaires contraires à la Constitution ne s’appliquent pas aux populations et que ceux qui, par excès de zèle, s’évertuent à violer la Constitution soient traduits en justice.
Elle a, enfin, félicité et apporté son soutien aux Forces Sociales de Guinée et au Mouvement Syndical dans leur « lutte légitime pour la sauvegarde des intérêts du peuple ».
Siba Guilavogui pour Guineematin.com