Les employés du port, dont de nombreuses femmes, se sont fortement mobilisés à la Bourse du Travail. Ils avaient l’intention de battre le pavé de la Bourse du Travail au Palais du peuple, siège de l’Assemblée Nationale. Ils comptaient exprimer leur colère face aux élus du peuple devant ce qu’ils appellent le « bradage du Port Autonome de Conakry, notre patrimoine national ».
Mais, les choses ont tourné court avec l’intervention des gendarmes qui ont aspergé la foule du gaz lacrymogène à environ deux cent mètres de la Bourse du travail. Devant cet état de fait, les protestataires se sont dispersés. Plus tard, ils vont se retrouver à point de départ pour faire une déclaration.
Pour ce qui est de leur revendication, Cheikh Chérif Touré dira que lui et ses camarades « en ont marre de la vente illicite des patrimoines du pays, on en a marre de la corruption, on en marre du brade de nos mines, on en a marre du favoritisme et du népotisme. Cette fois-ci, nous sommes décidés à aller jusqu’au bout parce que vous ne pouvez pas vendre un patrimoine national, ce que tes prédécesseurs n’ont pas fait. Tous les présidents que la Guinée a eus ne l’ont pas fait : de Sékou Touré au général Konaté en passant par le général Lansana Conté et le capitaine Dadis. Celui qui se dit professeur, il vient, il vend ce port avec un marché de gré à gré, sans le consentement de l’Assemblée Nationale ».
Répondant aux propos du ministre des transports, Aboubacar Sylla, qui soutient qu’avec Albayrak il n’y aura pas de licenciement au port, Cheikh Chérif Touré a tout botté en touche. « Dans le contenu du contrat, il est écrit que c’est les Turcs qui vont recruter, parce que c’est eux qui ont investi. Donc, c’est eux qui recrutent. Ceux qui seront licenciés, c’est l’Etat guinéen qui va les indemniser. Ensuite, tous les périmètres, en commençant par la douane, jusqu’à la cité chemin de fer, c’est les Turcs qui vont tout récupérer », soutient le syndicaliste.
Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 628 17 99 17