Les veilles des fêtes de Tabaski sont en général des aubaines pour les tailleurs de Conakry. Ces derniers qui sont très sollicités à ces occasions, en profitent souvent pour tirer beaucoup de bénéfices. Mais cette année, la situation semble ne pas être favorable pour eux, selon plusieurs couturiers interrogés par Guineematin.com hier, vendredi 17 août 2018.
Dans plusieurs ateliers de couture que nous avons visités ce vendredi matin, l’heure n’est pas à la satisfaction. Au contraire, plusieurs tailleurs interrogés sont déçus des préparatifs de la fête de Tabaski en cours. Parmi eux, M’Bemba Condé, tailleur au centre Kabaya dans le grand marché de Madina. Il se plaint de la rareté des clients cette année : « Actuellement, il n’y a pas beaucoup de mouvement, les gens se plaignent en disant que c’est dur. Il y a une semaine comme ça, rien n’a marché, je ne reçois pas beaucoup de clients », a-t-il déploré.
C’est aussi la situation que connait maître Alphadjo Diallo, tailleur à Kipé Dadya. Lui aussi, les préparatifs de la Tabaski n’ont pas été prolifiques pour lui cette année. Il s’interroge sur les raisons de cette faible affluence des clients dans son atelier de couture : « Cette année, il n’y a pas eu beaucoup d’engouement. D’habitude, on pouvait travailler intensément pendant 15 à 20 jours avant la fête de Tabaski, on travaillait de jour et de nuit avec nos apprentis pendant 10 à 15 jours au moins.
Mais cette année, même une semaine de travail intense, on n’a pas fait, on n’a pas passé même une seule nuit en train de travailler. On vient, on travaille jusqu’à 18 heures, tous les enfants rentrent, nous on reste pour couper les tissus, le lendemain les enfants reviennent travailler. Je ne sais pas pourquoi, mais il n’y a pas d’engouement cette année », nous a confié ce couturier.
Mais contrairement à ces derniers, Mory Traoré qui travaille à Madina, lui, reçoit beaucoup de clients depuis quelques semaines. Mais lui aussi se plaint d’un certain nombre de difficultés. « J’ai beaucoup de clients qui viennent actuellement, mais j’ai beaucoup de difficultés avec les clients parce que les machines me manquent, je n’ai pas assez d’apprentis aussi pour m’aider. En plus de ça, les matériels sont chers au marché. Quand j’achète les matériels chers, les clients ne parviennent pas à me payer le prix qu’il faut », a dit le tailleur.
En plus de tous ces problèmes, Mouctar Barry, tailleur à Dixinn, déplore aussi l’instabilité du courant électrique qui le perturbe à un moment où l’activité est très intense.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com