Donc, sur la forme, l’arrêt n’est pas valable, et les conseillers se sont rendus coupables de faux en mentionnant le nom de quelqu’un qui n’a pas pris part à la rencontre, estime le conseil de l’ordre des avocats de Guinée dirigé par le bâtonnier maître Mohamed Traoré. Le second point qui attire l’attention du Barreau, c’est sur le fond même. L’organisation estime que l’empêchement, qui est le motif invoqué par les conseillers pour destituer leur président, n’est pas fondé.
« La cause d’empêchement invoquée par les juges constitutionnels à l’encontre du président de la Cour Constitutionnelle semble être le retrait de la confiance qu’ils lui avaient accordée pour le porter à la tête de l’institution. Or, l’empêchement désigne un obstacle de fait ou de droit, temporaire ou définitif, à l’accomplissement d’une mission ou à l’exercice normal par un titulaire d’une fonction publique.
A titre d’exemple, l’article 40 de la Constitution dispose, à propos du Président de la République : est considéré comme empêchement définitif, l’incapacité physique ou mentale dûment constatée par un collège de médecins spécialistes rendant le Président de la République inapte à exercer les charges de sa fonction.
En l’espèce, ce que les membres de la Cour Constitutionnelle considèrent comme un cas d’empêchement résulte de leur propre fait étant entendu par ailleurs qu’ils se sont donné le pouvoir de constater l’empêchement définitif allégué », soutient le barreau de Guinée, à sa tête maître Mohamed Traoré.
« Cette situation fait apparaître qu’ils se sont comportés en juges et parties », indique le Barreau qui rappelle que la Cour Constitutionnelle, par ses attributions, est une institution républicaine fondamentale pour une société qui se veut démocratique.
C’est pourquoi, le Barreau invite les membres de la Cour Constitutionnelle :
– « A être et demeurer à tous les égards et en toutes circonstances exemplaires et légalistes.
– A plus de sérénité et de responsabilité afin d’éviter de se livrer en spectacle aux yeux de la Communauté nationale et internationale.
– Et au respect de la légalité constitutionnelle au-delà de toute autre considération ».
Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
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