L’ambiance était quelque peu contrastée ce samedi, 24 novembre 2018 au siège de l’UFDG ce samedi, 24 novembre 2018. D’un côté, la joie la joie suite à la sortie de prison d’Ibrahima Sory Camara de Dabondy, communicant du parti, qui a passé 8 mois à la maison centrale de Conakry, et de l’autre côté, la colère due au fait que l’opposition peine à faire entendre ses revendications par le pouvoir. Revenu en héros au siège qu’il avait tant manqué, Ibrahima Sory Camara a tenu à prendre la parole pour témoigner de son vécu en prison.
Prenant la parole, le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, s’est réjoui de voir Ibrahima Sory Camara sortir de prison sans jamais changer de position idéologique, celui de continuer le combat contre le pouvoir en place « qui veut instaurer la dictature dans notre pays à travers des arrestations arbitraires, des assassinats de jeunes ; mais aussi des intimidations ».
Encore une fois, le président de l’UFDG est revenu sur les origines du conflit politique qui l’oppose au pouvoir d’Alpha Condé. « On a tendance à oublier d’où est venu le conflit avec le pouvoir parce qu’Alpha Condé, d’abord il veut ethniciser. Alors, le conflit, c’est qu’on a gagné dans les urnes, ils ont volé nos suffrages. Nous avons exigé que nos suffrages soient restitués. A un moment donné, ils nous ont dit : on vous rend ceci, c’était entre 10 et 15% de ce qui a été volé ; mais, nous avons accepté pour sortir de la crise et arrêter les manifestations.
Une délégation gouvernementale conduite par le ministre de l’Administration du territoire, Boureima Condé, le chef de la majorité présidentielle, Amadou Damaro Camara en présence de Tibou Kamara, conseiller personnel du chef de l’Etat sont venus nous voir et on a signé un accord. Mais, après une réunion, le chef de l’Etat a décidé de ne pas respecter l’accord. Voilà une des sources du conflit sans compter la façon dont ils sont en train de mettre en place les exécutifs communaux. Dans certains endroits, ils vont jusqu’à remplacer les élus par des personnes qui ne sont même pas sur les listes », dénonce-t-il.
C’est au regard de cette situation non reluisante que Cellou Dalein Diallo a qualifié la Guinée de « République bananière » où les gouvernants ne se soucient jamais du respect des lois de notre pays.
Le président de l’UFDG rappelle que dans tous les pays normaux où les lois sont respectées par l’Etat, où on respecte le calendrier électoral en organisant des élections libres et transparentes, personne n’a besoin d’un dialogue politique. « Pour le cas spécifique de la Guinée, les dialogues politiques viennent toujours réparer le non-respect de la loi par nos gouvernants », insiste l’opposant.
Selon lui, la paix dont chacun rêve aujourd’hui ne se construira pas par des exhortations ; mais plutôt par le respect de la loi et de la parole donnée. « Alpha Condé a juré d’imposer aux guinéens ce qu’il veut, sans tenir compte ni de la probité, ni du respect de loi, ni des bonnes pratiques. Nous n’allons pas accepter cela », prévient Cellou Dalein Diallo.
Le leader de l’opposition guinéenne appelle d’ailleurs ses militants à une grande mobilisation pour la marche du jeudi prochain entre l’esplanade du stade du 28 septembre et le palais du peuple de Conakry.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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