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Cour d’Appel de Conakry : liberté provisoire pour un citoyen Français condamné pour injures publiques

Après avoir été condamné en première instance pour menaces et injures publiques à 8 mois d’emprisonnement, dont 5 assortis de sursis, et au payement d’une amende, Patrice Grochin a interjeté appel. Ce citoyen français, jugé au tribunal de première instance de Dixinn, était en conflit avec Aleksander Galuskho, de nationalité russe. Les débats se sont ouverts ce lundi 18 février 2019 à la Cour d’Appel de Conakry où l’humanitaire français a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Trimballé en justice pour une affaire de femme, l’humanitaire français, qui réside en Guinée depuis 4 ans, a été reconnu coupable à Dixinn des faits qui lui sont reprochés. Le 31 janvier 2019, il a été condamné à 8 mois d’emprisonnement, dont 5 assortis de sursis, et au payement de 25 millions de francs guinéens de dommages et intérêts. Depuis cette date, Patrice Grochin est détenu à la maison centrale de Conakry.

L’affaire a été jugée ce lundi par la Cour d’Appel de Conakry. A tour de rôle, Patrice Grochin et Alexander Galuskho ont défilé à la barre pour livrer chacun sa version des faits.

Le français a reconnu avoir proféré des injures privées à l’encontre d’Alexander Galuskho. Il précise que ces « injures n’étaient pas tenues en public. Effectivement, je reconnais avoir échangé des invectives par SMS. C’est sous la colère que je l’ai insulté. Mais, ces injures n’étaient pas publiques. Il y a beaucoup de SMS qui ne sont pas de moi. Ils ont ajouté plusieurs SMS qui ne sont pas de moi. Je reconnais avoir écrit: Connard, fils de pute, tu nous emmerdes encore. Pauvre vieux Russe », a-t-il dit à la barre.

Quant au plaignant, Alexander Galuskho, il dit que Patrice Grochin a détruit sa famille. « Depuis trois ans, il se moque de moi, il profère des injures à mon endroit et à l’endroit de ma mère et de ma famille».

Au cours de ses plaidoiries, maître Elhadj Madiou Barry, avocat du Russe, va demander à la Cour de confirmer la décision du tribunal de première instance de Dixinn. « Patrice Grochin a forcé une relation avec l’épouse d’Alexander Galuskho. Cela frise la pudeur. Dans la conscience guinéenne, cela ne se fait pas. Patrice Grochin s’est érigé en gendarme et juge pour consoler la femme d’Aleksander Galuskho à travers des SMS injurieux. Donc, le juge de première instance ne s’est pas trompé. Il a fait une bonne application de la loi. On vous demande de confirmer cette décision », a plaidé maître Madiou Barry.

Contrairement à cette demande de la partie civile, le procureur quant à lui demande à la Cour d’infirmer la décision en condamnant le prévenu à 6 mois d’emprisonnement avec sursis.

Pour sa part, la défense va solliciter la relaxe pure et simple Patrice Grochin. Dans ses arguments, maitre Michel Labilla Sonomou parle d’acharnement à l’égard de son client. « La décision du tribunal de première instance de Dixinn a été rendue sur la base de la mauvaise appréciation de la loi. Lorsque vous insultez en privé, vous n’êtes pas punissable par la loi. Les faits ne tiennent en droit guinéen. Il y a eu un acharnement à l’égard de notre client. C’est un humanitaire qui a reçu un appel de détresse de la part d’une personne qui était en danger et elle demandait secours. Donc, il faut constater qu’il n’y a pas eu d’infraction d’injures publiques. Par conséquent, on vous demande de le renvoyer des fins de la poursuite en rendant la décision sur siège », a plaidé maitre Sonomou.

Finalement la Cour a accordé une liberté provisoire à Patrice Grochin. L’affaire est mise en délibéré pour décision être rendue le 25 février 2019.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/654 416 922

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