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PADES : Dr Ousmane Kaba tacle « les députés présidentiels qui ne représentent plus le peuple »

L’Assemblée générale du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES) de ce samedi, 06 avril 2019, a essentiellement tourné autour de la modification de la Constitution guinéenne, souhaitée par les partisans du président Alpha Condé. La rencontre a été dirigée par le président du parti, Dr Ousmane Kaba, entouré de ses collaborateurs, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

De nombreux militants et sympathisants du PADES ont pris part à cette rencontre politique. Le président de séance, Dr Ousmane Kaba, s’est appesanti sur de nombreuses questions sociopolitiques nationales.

« Toutes les forces vives de la Guinée se sont retrouvées il y a quelques jours pour faire un front commun pour la défense de la constitution. De qui s’agit-il ? Pratiquement, de tous les partis politiques de la Guinée, à l’exception des partis du RPG Arc-en-ciel. Tous les partis politiques, la société civile, tous les syndicalistes de la Guinée sont parties prenantes de l’aventure.

Pour dire quoi ? Pour dire que nous sommes à un carrefour de notre pays. La question elle est simple. Est-ce que la Guinée va respecter la Loi, la Constitution ou bien la Guinée va entrer dans la tyrannie, dans l’anarchie ?

Vous savez, l’article 27 de la Constitution est très clair. Il est dit que le Président est élu au suffrage universel. Deuxièmement, il est éligible pour deux mandats. Et troisièmement, en aucun cas il ne peut faire un troisième mandat, consécutif ou pas. Et aujourd’hui, nous sommes vers la fin du deuxième et dernier mandat. La démocratie veut qu’à la fin du deuxième mandat, qu’un autre guinéen soit élu pour un autre mandat et qu’on rende au peuple sa souveraineté.

Maintenant, on dit non il faut modifier la Constitution. On se rend compte qu’au sein de cette Constitution il y a des intangibilités. Qu’on ne peut pas modifier la Constitution. Donc, on ne peut modifier ? Qu’est-ce qu’on va faire ? On veut changer la Constitution elle-même. Parce que, dit-on, cette Constitution n’est pas approuvée par le peuple de Guinée.

Si elle n’est pas suffisamment valable, comment se fait il qu’on ait élu le Président de la République deux fois sur la même Constitution ? Et sur la même Constitution, le Président de la République a dit je jure de défendre le peuple de Guinée. Je jure de respecter la Constitution et de faire respecter la Constitution. Quand on jure sur quelque chose et que l’on remet en cause, c’est que l’on appelle en français le parjure…

Le problème n’est pas ni de modifier la Constitution, ni de changer la Constitution. Le problème, c’est pourquoi on va le faire ? Est-ce qu’on modifie la Constitution pour améliorer la vie de la nation ou bien on veut ces changements ou ces modifications pour maintenir une seule personne au pouvoir ?

C’est ça la question de fond. Alors, si c’est pour maintenir quelqu’un en dehors de la Loi, ce n’est pas légitime et c’est là où il y a l’opposition. Donc, c’est pourquoi, toute la Guinée s’est réunie pour dire non au tripatouillage constitutionnel. La Guinée n’est pas bête pour accepter ce tripatouillage constitutionnel.

Il y a trois choses : on veut, soit modifier la Constitution, soit changer la Constitution, soit faire glisser le mandat. C’est l’ensemble de ces scénarios que nous appelons 3ème mandat. Que l’on modifie la constitution, que l’on change la Constitution, que l’on glisse son mandat, on appelle tout ça 3ème mandat.

Les premiers politiciens ont donné l’indépendance à la Guinée, est-ce que c’est nous qui l’avons fait ça ? On a rien foutu du tout. Nous, on était censé promouvoir le développement économique. Est-ce qu’aujourd’hui on a réussi le développement économique. Tous nos jeunes sont au chômage. Il n’y a pas suffisamment de routes, il n’y a pas d’eau, il n’y a pas suffisamment d’électricité. Qu’est-ce qu’on a réussi ?

Et, ce n’est pas du tout une question de savoir si le travail gouvernemental est positif ou négatif. Ça n’a rien à voir avec l’alternance. Même si vous avez bien travaillé, vous devez partir. Vous avez mal travaillé, vous devez partir. Donc, ce n’est pas lié à la qualité de votre travail. Même si vous êtes le meilleur président, quand vous finissez votre mandat, vous devez partir. L’alternance n’est pas la totalité de la démocratie, mais c’est une partie intégrante de la démocratie. Autrement dit, l’alternance n’est pas la démocratie, mais il n’y a pas démocratie sans alternance…

On a parlé de glissement de mandat. C’est le fait de refuser d’organiser les élections à temps. Aujourd’hui, on a le glissement du mandat des députés et ils continuent à siéger. Non pas pour le compte du peuple, mais pour le compte de celui qui a donné un décret. Donc, ils ne sont plus les députés du peuple. Le peuple a donné une durée de 5 ans.

Au bout de 5 ans, vous venez, nous le peuple on va élire d’autres députés. Mais, si vous dites que nous ne voulons pas de l’alternance, vous restez à l’Assemblée nationale. Est-ce que c’est le peuple que vous représentez ou c’est celui qui a fait un décret ? Donc c’est des députés présidentiels. Ce ne sont plus des députés du peuple.

Maintenant eux ils ont glissé leur mandat. Est-ce qu’en 2020 ils pourront dire au président de la République de ne pas glisser son mandat ? Ça va être difficile parce qu’ils vont manquer totalement de crédibilité pour le dire. Alors, on dit non pour tous les députés, on peut glisser, mais pour le Chef de l’Etat, c’est autre chose. En quoi ce n’est pas la même chose ? C’est toujours le pouvoir. C’est usurper le pouvoir du peuple, c’est usurper la souveraineté du peuple.

C’est pourquoi nous dénonçons le fait que les députés de l’opposition aient accepté de siéger à l’Assemblée nationale, préférant leurs intérêts personnels et les salaires qui leur seront versés à la défense du peuple de Guinée. En tout cas, en ce qui concerne le PADES, on est à l’aise, on ne cherche pas le salaire de l’Assemblée nationale. Le PADES défend les intérêts de peuple ».

Propos recueillis par Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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