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4 élèves de l’école de Sidya Touré tués dans une noyade : « on ne fera plus d’excursions vers la mer »

Au lendemain de la noyade qui a coûté la vie à quatre élèves du groupe scolaire Victor Hugo de Kamsar, Sidya Touré, le fondateur de cette école privée, a dépêché une mission dans la localité. Conduite par l’honorable Babara Fofana, secrétaire à l’organisation et à la mobilisation de l’UFR et député à l’Assemblée nationale, cette délégation est allée présenter les condoléances du fondateur aux familles éplorées. Il en a profité pour annoncer la fin des excursions vers la mer. Il l’a dit à l’envoyé spécial de Guineematin.com qui s’est entretenu avec lui.

Décryptage !

Guineematin.com : vous êtes venu à Kamsar pour représenter monsieur Sidya Touré, président de l’UFR et fondateur des écoles Victor Hugo, suite à la noyade qui a coûté la vie à quatre élèves de l’école Victor Hugo de Kamsar. Dites-nous comment vous avez été informé de ce drame ?

Honorable Babara Fofana : moi, j’ai été réveillé hier nuit par monsieur Sidya Touré, me disant qu’il y a eu un drame à Kamsar, qu’il fallait que je me lève la nuit, pour que je sois là assez tôt pour aider à organiser un peu les funérailles. Mais à l’époque, on avait encore que deux élèves qui avaient été retrouvés, qui étaient donc décédés. Les deux autres disparus n’avaient pas encore été retrouvés. Il m’a dit, il faut y aller, vous allez aider à organiser les funérailles. On a quitté Conakry presqu’à 3 heures du matin. Mais je vous dis, chaque fois qu’on avance un peu, il (Sidya Touré) m’appelle pour demander, est-ce que j’ai des nouvelles, je lui dis non, pour le moment, on est en route.

C’est quand on est arrivé vers Boffa, qu’on nous a appelés pour nous dire qu’on a retrouvé le 3ème corps. Je dis donc, dans ce cas, nous sommes obligés de passer par là-bas (Koukoudé), un village qui est parallèle à l’hôtel Bel-Air. Nous avons été là-bas, effectivement, on avait retrouvé un autre enfant. Je dis bon, on va prendre un car, pour le ramener à Kamsar. Quand on a quitté, les gens ont dit qu’il y a une équipe qui cherche le dernier élève qui est disparu et qu’il y a des chances que cet élève soit retrouvé.

Nous avons quitté à peine là-bas, on nous appelle pour nous dire qu’ils ont retrouvé le 4ème corps. Donc, chaque 5 minutes que monsieur Touré m’appelait pour me demander où en est-on, je lui disais qu’il y a un qui n’est pas retrouvé. Quand je lui ai dit qu’on a, enfin, retrouvé le dernier corps, il a dit Alhamdoulillah. Donc, il est particulièrement choqué, écœuré par ce qui est arrivé à quatre enfants, des enfants qui étaient partis pour s’amuser et cette fois-ci qui perdent la vie.

Guineematin.com : qu’avez-vous fait donc lorsque vous êtes arrivés à Kamsar ?

Honorable Babara Fofana : arrivés à Kamsar, la première des choses qu’on devait faire, il fallait qu’on aille se présenter aux 4 familles, pour leur présenter les condoléances du fondateur. Nous avons été dans les 4 familles et comme quand il y a un cas de décès, quand on va rendre visite, on amène toujours ce qu’on appelle le prix du linceul, on a amené le prix de linceul dans les familles. Ce qui m’a le plus frappé, c’est que tout le monde a été sensible à ce décès.

Dans toutes les 4 familles, je n’ai pas remarqué dans un seul endroit où ils avaient l’air d’être choqués par ce qui est arrivé à leur enfant. Ils mettent au compte de Dieu, ils disent : nous sommes musulmans, nous pensons que si nos enfants sont allés là-bas, et ont perdu la vie, c’est Dieu qui a décidé ainsi. Donc, nous acceptons cela.

Guineematin.com : après avoir assisté à ces obsèques, quel est votre état d’âme ?

Honorable Babara Fofana : je me pose une question aujourd’hui, je me dis comment se fait-il que les plages qui sont normalement fréquentées par des jeunes en général, soient sans sécurité, sans protection ? Je me suis posé cette question-là, parce que là où on a été, on appelle là-bas Les jumelles, il y a une grande maison et des petits bars, je dis qu’il y a beaucoup d’enfants qui vont là-bas, il y a du sable partout, donc on peut s’amuser.

Mais, les enfants peuvent aller jusqu’à la mer, parce que l’eau arrive jusqu’au niveau des maisons qui sont là-bas. Il est très important de mettre des gardes pour la sécurité des visiteurs. Mais, il n’y avait aucune protection. Donc, je suppose que les enfants ont perdu la vie, ça c’est Dieu. Mais, il faudra prendre des dispositions pour que cela n’arrive plus.

Guineematin.com : quelles dispositions faut-il prendre justement dans ce sens, selon vous ?

Honorable Babara Fofana : nous allons discuter, nous allons examiner, si vous voulez, l’organisation des plages dans toute la Guinée. Ce n’est pas seulement à Kamsar ici, ce n’est pas seulement à Bel-Air, mais il y a des plages à Conakry. Est-ce que ces plages sont organisées, est-ce qu’il y a des structures qui permettent à ces enfants-là d’aller sur ces plages sans danger ? Voilà la préoccupation que nous avons. Ce qui est arrivé est très grave, ça veut dire que partout, il y a danger. Il faut éviter d’y aller.

Nous faisons des excursions pour découvrir des endroits historiques. Lorsque vous voulez faire découvrir nos cultures aux enfants, vous les envoyer au centre culturel, vous les envoyer vers les notabilités qui leur donnent l’histoire du pays. Mais nous voyons maintenant que le danger, c’est d’aller vers la mer. Donc, il faut dire que nous prendrons une décision extrêmement importante. On ne fera plus d’excursions vers la mer, parce que c’est extrêmement dangereux.

Entretien réalisé par Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com à Kamsar

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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