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Fête du travail à Mamou : les discours prononcés devant des chaises vides

Tout comme à Conakry, la célébration de la journée internationale du travail hier, mercredi 1er mai 2019, a connu aussi des couacs à Mamou. La différence, c’est qu’à Mamou, il n’y a pas eu d’affrontements comme ceux enregistrés au Palais du peuple de Conakry. Mais là aussi, les festivités se sont déroulées dans la plus grande morosité. Les responsables syndicaux ont prononcé leurs discours devant des chaises vides, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la ville carrefour.

Comme nous l’annoncions précédemment, les autorités de Mamou ont boudé les festivités commémoratives de la journée internationale du travail. Aucun responsable du gouvernorat, de la préfecture, ou encore de la commune n’a effectué le déplacement pour participer à la cérémonie. Tous étaient pourtant invités, mais leurs chaises sont restées vides. Les raisons de ce boycott restent méconnues.

Chez les travailleurs également, beaucoup ont quitté la cérémonie suite à la décision de la représentation locale du SLECG de se retirer, en raison des violences enregistrées au Palais du peuple de Conakry et qui ont fait plusieurs blessés dans leurs rangs, dont leur leader Aboubacar Soumah.

Mamadou Saliou Sigon Baldé

Malgré tout, les responsables locaux de la CNTG et de l’USTG version Abdoulaye Camara ont continué la cérémonie. Dans son discours, Mamadou Saliou Sigon Baldé, secrétaire général de l’union locale des travailleurs de Mamou, a tout d’abord rappelé l’historique de cette fête, avant d’inviter les autorités du pays à prendre en compte leurs préoccupations. « Cette date historique est un symbole qui marque l’histoire de profondes empreintes par la marche triomphale d’hommes et de femmes qui ont donné leurs vies en sacrifice pour le bien-être des travailleurs du monde entier.

En mai 1986, il y a de cela 133 ans, que 300 000 travailleurs américains et étrangers lançaient à Chicago un puissant mouvement de grève pour protester contre l’état d’esclavage dans lequel baignaient les travailleurs et réclamer de meilleures conditions de vie et de travail de tous les travailleurs du monde.

Nous invitons donc les autorités de notre pays à prendre en compte nos préoccupations pour nous sortir de cette galopante pauvreté, de l’obscurantisme, de l’insécurité physique, morale, alimentaire, sanitaire, qui ne sont nullement une fatalité », a déclaré le syndicaliste.

Elhadj Mamadou Pathé

Pour sa part, le délégué de l’inter-centrale CNTG/USTG, Elhadj Mamadou Pathé, a exprimé son amertume face au déroulement de ces festivités. « Aujourd’hui encore, nous voici réunis, mais hélas, dans un contexte différent. Car le dialogue social qui est le fondement du partenariat entre employeurs et employés connait une crise profonde, une crise née du choix du gouvernement de rompre unilatéralement le socle sur lequel est bâti ce dialogue à savoir :

Le respect intégral des accords conclus depuis plusieurs années entre les mandants tripartites guinéens. Ces accords sont aujourd’hui ignorés et même violés par le gouvernement. L’inter-centrale salue et exprime sa solidarité agissante à l’endroit de toutes les travailleuses et tous les travailleurs de Guinée. Elle invite enfin l’ensemble des organisations syndicales de Guinée à l’unité d’action et à la solidarité syndicale en vue de consolider les acquis démocratiques chèrement obtenus », a-t-il lancé.

De Mamou, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tél. : 657343939/625698919

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