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Subvention du carburant en Guinée : « de 2011 à 2014, l’Etat a renoncé à ses taxes pour 2000 milliards GNF» (ministre)

Diakaria Koulibaly, ministre des Hydrocarbures
Diakaria Koulibaly, ministre des Hydrocarbures

Comme annoncé précédemment, dans le cadre du marketing de communication gouvernementale, le ministre des hydrocarbures a animé une conférence de presse hier, vendredi 17 janvier 2020, à Conakry. Au cours de cette rencontre avec les professionnels des médias, Diakaria Koubily a abordé la question relative à la subvention du carburant par le gouvernement guinéen. Une subvention qu’il qualifie « d’hémorragie » pour les finances de l’Etat, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a suivi son exposé.

Selon le ministre des hydrocarbures, la subvention du carburant était une saignée financière pour l’Etat qui, finalement, a décidé de s’en laver les mains. Cette politique qui consistait pour l’Etat de supporter un coût sur le prix du carburant afin de soulager les populations s’est avérée tout simplement inefficace. « de 2011 à 2014, l’Etat guinéen a renoncé à ses taxes pour 2 000 milliards de francs guinéens, soit 500 millions de dollars. Et, vous savez que le coût de réalisation du barrage hydroélectrique de Kaléta, c’est à près 500 millions de dollars. Ça veut dire que si on avait encaissé convenable nos recettes, on aurait construit Kaléta sur nos fonds propres », a confié Diakaria Koulibaly.

A en croire le ministre des hydrocarbures, cette subvention des produits pétroliers n’a servi à rien aux pauvres populations. Pour le temps qu’elle a existé, ce sont les gros consommateurs qui en ont tiré profit. « Ces subventions ont servi à qui ? En tout cas, ça n’a pas servi à nos mamans qui vont au marché ou à nos petits frères qui sont en bordure de route et qui veulent emprunter les transports publics. Ça a servi les gros consommateurs comme les miniers, les industries, les travaux publics. C’est pour vous dire que la subvention est contre-productive. Au lieu que l’Etat subvention pour toucher les couches vulnérables (qui en réalité n’en bénéficient pas), il faut plutôt encaisser les recettes pour faire les écoles, les hôpitaux, les routes, les pistes rurales… Nous n’avons aucun pays aujourd’hui qui est dans la subvention. C’est devenue une politique rétrograde et tout le monde l’a abandonnée », a expliqué Diakaria Koulibaly.

Alors que certains guinéens nourrissent l’envie de voir le retour de la subvention des produits pétroliers (afin que le prix du litre du carburant connaisse une baisse à la pompe), le ministre des hydrocarbures trouve que la subvention est une hémorragie pour les finances de l’Etat. « En 2018, cumulativement, on était à 700 milliards de francs guinéens de subvention. Une véritable hémorragie pour les finances de l’Etat… Actuellement, on est dans l’équité et la flexibilité des prix à la pompe », a-t-il laissé entendre.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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