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Prévention du Covid-19 : ce qui est fait dans les hôpitaux d’Ignace Deen et de Donka

La pandémie du coronavirus est devenue une préoccupation majeure avec une propagation inexorable et des milliers de morts à travers le monde. Avec désormais cinq (5) cas confirmés en Guinée (après l’annonce du cas de Dr. Makalé Traoré, ancienne directrice de campagne du président Alpha Condé) et plus de mille contacts actuellement suivis, les autorités guinéennes ont instruit les différents services de prendre des mesures appropriées pour circonscrire le drame.

Dans certains hôpitaux de Conakry, comme Ignace Deen, ces instructions sont bien prises en compte. Des kits de lavage des mains aux thermo-flashs, en passant par des gels hydro-alcooliques, l’accès à ces centres de traitement exige le respect des mesures barrières a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon notre constat, fait hier, mercredi 25 mars 2020, au CHU Ignace Deen, un mécanisme de tri entre les patients et les visiteurs y est instauré. Tous les malades, conduits par le personnel soignant, passent par une voie qui n’est pas ouverte au grand public. A tous les points d’accès, on aperçoit des kits de lavage de mains et des thermo-flashs pour des prises de température.

Docteur Abdoul Karim Kaba, médecin cardiologue à Ignace Deen

Selon Dr Abdoul Karim Kaba, médecin au service Cardiologie de l’hôpital Ignace Deen, ces mesures ont été édictées par le ministère de la Santé en collaboration avec la direction générale de l’hôpital. « Depuis l’annonce de cette épidémie il y a quelques semaines, le ministère de la santé, en collaboration avec la direction de l’hôpital, a pris quelques mesures qui s’appliquent à tous ceux qui viennent visiter ici. Vous savez, nous recevons beaucoup de gens ici afin de recevoir des soins de qualité. Alors, face à la propagation de cette nouvelle pandémie, il y a eu une réunion d’urgence ; et on a demandé à tous les services de remettre en place tous postes de contrôle, c’est-à-dire des centres de tri entre les malades et les visiteurs. Chaque personne qui vient doit se laver les mains, et le vigile le flashe. Si elle a une bonne température, elle se dirige vers le service pour lequel elle est venue », a-t-il expliqué.

A Ignace Deen, les mesures de prévention ne se limitent pas qu’à l’entrée principale, a-t-on constaté sur les lieux. Dans les différents services, il existe d’autres processus de contrôle. « De nos jours, tous les malades qui viennent sont soumis à des tests. Nous vérifions si une personne est dans un état grippal, ou ayant une élévation de la température. Cela nous permet de faire une sorte de tri entre les malades qui peuvent être suspects et de savoir si une personne est atteinte de coronavirus ou pas. Ces mesures sont aujourd’hui observables dans tous les services », a fait savoir Dr Abdoul Karim Kaba.

Par contre, à l’hôpital national Donka, encore en rénovation, ce ne sont pas les mêmes mesures qu’on constate : pas de kits ni de thermo-flash à l’entrée principale. Dans les services visités à l’intérieur, on peut apercevoir quelques seaux d’eau et du savon servant à laver les mains.

Pr Moryfodé Doukouré, chef service psychiatrie Donka

Selon Professeur Mory Fodé Doukouré, chef du service de la Psychiatrie à l’hôpital Donka, ce sont les mesures prises pour lutter contre le virus Ebola qui continuent à s’appliquer. « Ce sont les mêmes mesures qu’au moment de la maladie à virus Ebola, qui sont des mesures de protection collective et individuelle. Ce sont des mesures de lavage de mains et de prises de température. Ces mesures ont existé avec Ebola et ce sont elles qui ont été réactivées. D’ailleurs, nous n’avons pas changé sur ces habitudes-là, c’est devenu un comportement et c’est ce que devrait faire chaque médecin. Donc, j’en appelle à l’attention de tout le monde. Il ne faut rien négliger, il ne faut surtout pas tomber dans le domaine de la fatalité. C’est une maladie qui a un risque important et elle ne fait pas de distinction. Et si elle venait à apparaître chez nous ici, ce sera une catastrophe parce que nous n’avons pas les capacités techniques et matérielles pour sauver des vies » prévient-il.

En outre, le chef du service de la Psychiatrie à l’hôpital Donka a lancé un appel à l’endroit du personnel soignant dans le combat contre le Covid 19. « J’invite tout le personnel soignant d’éviter de s’affoler, d’éviter d’augmenter l’angoisse de la population. Il faut avoir une attitude beaucoup apaisante et rassurante. Il faut surtout avoir des propos et des comportements d’éducation et de sensibilisation pour que les gens changent de comportement. Il y a un aspect dedans, lorsqu’il y a un problème général qui atteint l’intégrité physique et morale, ça devient un traumatisme. Et je crois que ce deuxième aspect doit être pris en compte surtout dans la sensibilisation et dans la prise en charge ».

Vers les autres services de l’hôpital Donka, délocalisés au camp Camayenne, un important dispositif de prévention est placé à la rentrée principale. On y voit des kits de lavage de mains, des thermo-flashs et quelques gels hydro-alcooliques.

Alsény KABA pour Guineematin.com

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