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Kaloum : les taxi-motards accusent la police routière de rackets systématiques

Ibrahima Diallo, conducteur de mototaxi
Ibrahima Diallo, conducteur de mototaxi

A Conakry, le courant ne passe pas bien entre les conducteurs de taxi motos et les agents de la police routière. Les premiers, prompts à violer les règles de la circulation, sont souvent mis au pas, excessivement quelques fois, par les agents qui abusent dans la verbalisation. Les plaintes se multiplient contre les policiers, accusés de se livrer à un racket systématique sur les taxi-motards. Ibrahima Diallo n’en peut plus des sommes qu’il dit avoir donné aux agents ces cinq derniers jours pou se tirer d’affaires. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce jeudi, 14 mai 2020, il a raconté sa mésaventure dans la commune de Kaloum où les policiers sont sans pitié.

Selon Ibrahima Diallo, il a encore été victime de rackets de la part des agents de la police routière de Kaloum. Il s’est vu arrêter en pleine circulation hier mercredi à Kaloum par deux agents de la police routière, habillés en tenue civile alors qu’il était dans les normes. Aussitôt, sa moto a été conduite à la routière de Kaloum où il a déboursé 110 000 francs guinéens avant de récupérer son engin.

« Hier un blanc m’a pris en déplacement de Kipé pour Kaloum, précisément pour l’Ambassade de la France. On devrait partir et revenir ensemble. Après avoir terminé ses courses à l’Ambassade de la France, nous avons pris le chemin de retour. On a pris la corniche pour éviter de rouler en sens inverse. Arrivé au niveau de l’hôpital Ignace Deen, deux policiers habillés en civile sont venus nous barrer la route en pleine circulation. L’un d’eux a bondi sur la clé de la moto. Mais, moi même j’ai enlevé la clé. Ils nous ont menacés. Le blanc a eu peur et il a commencé à leur donner des explications. Mais, les agents l’ont interrompu aussitôt. Et moi aussi je leur ai posé la question de savoir pourquoi cette arrestation? Je suis dans les normes, tous mes papiers sont au complet. C’est ainsi qu’ils nous ont dit que les taxi-motos sont interdits à Kaloum. C’est pourquoi ils procèdent à des interpellations. Ils ont poussé la moto jusqu’au commissariat », a-t-il expliqué.

Poursuivant ses explications, Ibrahima Diallo a fait savoir que lorsqu’ils sont arrivés à la routière, les agents lui ont demandé de payer 110 000 francs guinéens avant de rentrer dans la cour. « Ta moto vient de rentrer dans la cour. Mais pour arranger l’affaire, tu dois payer 110 000 francs guinéens. Les 110 000 francs guinéens, c’est pour les simples négociations pour qu’on mette la moto à ta disposition. S’il faut faire un reçu là, tu paies 220 000 francs guinéens, on te livre un reçu. Il était 11 heures. Je n’avais pas de l’argent avec moi. C’est ainsi que j’ai demandé au blanc de me faire un crédit. Il a transféré par Orange money et j’ai fais le retrait. J’ai versé les 110 000 francs guinéens, il a enregistré le numéro de la moto dans un registre, et ils m’ont remis l’engin sans reçu. Or dans toutes les autres polices routières, le reçu commence à 100 000 francs guinéens, valable pour 72 heures. Mais à Kalium, ce n’est pas ça ».

En outre, monsieur Diallo accuse les agents de lui avoir retiré plus de 500 mille francs guinées en l’espace de 10 jours. « Je ne sais plus quoi faire. Parce qu’en l’espace de 10 jours, ils m’ont soutiré 510 000 francs guinéens. C’est pourquoi, j’interpelle les autorités compétentes de nous aider à mettre fin à cette pratique malsaine, de sanctionner sévèrement les agents qui s’habillent en civil pour venir racketter les conducteurs de taxi alors que nous sommes en règle, de sanctionner ceux qui nous barrent la route en pleine circulation pour juste retirer des montants avec nous. Ce n’est pas normal… ».

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620589527/654416922

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