Souleymane Condé est poursuivi dans ce dossier avec son ami Youssouf Dioubaté et Roger Bamba de l’UFDG. Mais, c’est finalement les deux premiers seulement qui ont comparu à l’ouverture du procès, le troisième étant mort en prison. A la barre, le président du mouvement Diversité Républicaine de Guinée est revenu sur les circonstances de son arrestation, en septembre dernier. « Je vis aux États-Unis. Je suis venu en Guinée le 25 août 2020, et j’ai lancé le mouvement Diversité Républicaine de Guinée (DRG) à la maison de la presse de Conakry, le 12 septembre 2020. Peu après le lancement, j’ai été kidnappé par les forces de l’ordre conduit dans une villa, à Kaloum, où je suis resté pendant 4 jours avant d’être déféré à la maison centrale », a-t-il relaté.
Pour lui, il n’y a aucun doute que son arrestation est la conséquence de son opposition à un 3ème mandat pour le président Alpha Condé à la tête de la Guinée. « Depuis 2016, je m’oppose à un troisième mandat pour Alpha Condé. Aujourd’huin ça fait 100 jours que je suis en prison. Je suis l’homme le plus heureux d’être pendant 100 jours à la maison centrale. J’ai beaucoup appris. Cela me permettra même de plaider pour les gardes pénitentiaires qui font beaucoup de choses, mais qui sont abandonnés. Mon combat n’est pas contre Alpha Condé, mais je combats pour des valeurs et des principes. D’ailleurs, après sa réélection, le président de la République m’a donné raison. Parce que lui-même il est sorti à la télévision pour dire qu’il va gouverner autrement », a dit Souleymane Condé.
Après avoir écouté les deux prévenus : Souleymane Condé et Youssouf Dioubaté, la présidente du tribunal, madame M’Balou Keïta, a renvoyé l’audience au 30 décembre 2020 pour réquisitions et plaidoiries. Une décision qui met en colère maître Thierno Souleymane Baldé, l’un des avocats de la défense. « Ça fait combien de temps qu’ils sont en prison ? On aurait pu plaider ce dossier ce matin pour que nos clients soient au moins fixés sur leur sort. Mais on renvoie encore à une semaine. Et pendant ce temps, ils sont obligés de retourner à nouveau en prison. Nous déplorons vraiment cette situation. Aujourd’hui, Roger Bamba n’est plus des nôtres, il est décédé en prison. Et, tout cela aurait pu être évité si la justice était libre et indépendante », a dit l’avocat.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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