Accueil A LA UNE Alhassane Diallo (MCL) : « cette transition doit prendre le temps qu’il...

Alhassane Diallo (MCL) : « cette transition doit prendre le temps qu’il faut… » (interview)

Alassane Diallo, président du Mouvement des Citoyens Lamda MCL

Une structure politique dénommée Mouvement des Citoyens Lambda (MCL), créée il y a de cela un an en Allemagne, continue à faire son chemin en République de Guinée. Ce mouvement politique dirigé par Alassane Diallo, entend unir les guinéens autour d’un certain nombre de valeurs dans le cadre du développement socioéconomique de la Guinée. Pour en parler, un reporter de Guineematin.com a donné la parole au président de la structure qui a saisi l’occasion pour dévoiler notamment ses objectifs.

Guineematin.com : Alassane Diallo, dites-nous les raisons qui vous ont poussé à vous engager en politique en créant le Mouvement des Citoyens Lambda (MCL)

Alassane Diallo : pour rappel, le Mouvement des Citoyens Lambda (MCL) a été créé en République d’Allemagne il y a environ un an ; et depuis, nous continuons à faire notre chemin et nous faire connaître pour que le public guinéen prenne connaissance de ce mouvement, découvre les ambitions que porte le mouvement pour la Guinée. Nous sommes partis d’un constat de l’échec systématique de la classe politique guinéenne dans sa diversité et dans sa pluralité sur la gestion de notre pays depuis environ 63 ans. Nous constatons que les mêmes gens passent et repassent pendant que la situation du pays, la misère exponentielle continue dans notre pays, et donc, nous ne pouvons pas rester bras croisés ou bien nous aligner dernière ces gens-là, cette classe politique vieillissante ; et là, il faut plutôt en tant que jeunes acteurs, se battre pour renouveler cette classe politique afin de donner davantage de souffle à la classe politique et permettre de favoriser une alternance générationnelle au niveau de la République de Guinée. C’est dans cette optique que nous avons mis en place cette structure…

Guineematin.com : quels sont les objectifs du Mouvement des Citoyens Lambda (MCL)

Alassane Diallo : le premier objectif qu’on s’est fixé, c’est de fédérer l’ensemble des jeunes cadres leaders de notre pays autour d’une plateforme que nous appelons l’alternative et que cette plateforme constitue le salut de la République de demain. Nous souhaitons que tous les jeunes acteurs de la Guinée, tous les vrais patriotes du pays se mettent ensemble autour d’une plateforme et qu’à travers cette plateforme, il y ait une synergie d’actions qui non seulement va permettre d’aboutir à ce renouvellement de la classe politique, mais aussi à mettre en place un programme de politique de gouvernance qui puisse permettre à ce que le système politique qui a continué à régner jusqu’ici puisse être dynamité. Ensuite, que nous puissions ensemble, avec cette synergie d’actions dans un élan patriotique sans précédent, favoriser le bien être des guinéens à travers des programmes économiques et de performance qui permettent à l’Economie du pays et d’accroître l’emploi des jeunes, des paysans et des femmes.

Guineematin.com : qui peut être membre, qui peut adhérer au Mouvement des Citoyens Lambda ?

Alassane Diallo : Tous les guinéens peuvent être membres de ce mouvement. D’abord, nous sommes installés en République fédérale d’Allemagne. Nous sommes venus ici et nous avons mis une structure en place qui est en train de faire son chemin. Nous sommes membres de la Coalition des Partis pour la Rupture avec beaucoup de partis politiques notamment, le parti de Dr Faya et de Badra Koné. Nous travaillons ensemble dans cette structure pour aboutir à la rupture avec le passé, la rupture avec les anciennes habitudes, les anciennes méthodes afin de sortir la Guinée de l’ornière dans laquelle elle est plongée par ses propres fils depuis un certain nombre d’années.

Guineematin.com : venons-en à l’actualité politique de la Guinée. Depuis que le CNRD a renversé le pouvoir d’Alpha le 5 septembre 2021, il y a maintenant un peu plus de 5 mois. A date, nous n’avons que le gouvernement et le CNT qui sont mis en place. On ne connait toujours pas le chronogramme ni la durée de la transition. Qu’en dites-vous ?

Alassane Diallo :  Nous, au sein du mouvement MCL, avions déjà réfléchi sur la durée de la transition que nous pensons devoir avoir au moins 2 ans. Disons, on n’aurait absolument rien contre une transition qui s’étale sur une durée de 3 ans maximum. Ce qui est plus important, c’est d’abord installer les bases de la rupture. Nous ne souhaitons pas que cette transition soit bafouée, que l’on se précipite à organiser des élections parce qu’on en a vécu par le passé. Il faut d’abord tirer les leçons de nos échecs successifs et qu’après ça, on passe à l’organisation des élections. La finalité, c’est ça bien sûr. Mais nous ne devons pas considérer que l’avenir de la Guinée, le destin de la République doit s’organiser autour de la tenue d’élections simplement. Donc, il faut créer les bases de la rupture et après ça, passer à l’organisation des élections. Et puis, il y a la réconciliation nationale qu’il faut faire, il y a le toilettage de la constitution qu’il faut faire, il y a le recensement des citoyens qu’il faut faire pour penser après à l’organisation d’élections dont nous souhaiterions que les législatives et les communales soient couplées et après passer à l’élection présidentielle qui devra donc clôturer le processus de la transition.

Guineematin.com : faut-il se focaliser sur la refonte de l’Etat, comme le CNRD l’a annoncé, ou est-ce qu’il faut se tourner exclusivement vers l’organisation des élections ?

Alassane Diallo : Au niveau du MCL, nous pensons que la transition ne doit pas exclusivement se donner pour mission que d’organiser des élections. Eh bien notre pays a connu une histoire assez balbutiante. On a connu beaucoup de coups d’Etat et des dictatures qui se sont succédées. Nous pensons que c’est une opportunité que nous avons aujourd’hui d’en finir avec. Et… Si cette transition devait uniquement se résoudre à organiser seulement et rapidement les élections, ça serait un échec non seulement pour le CNRD, mais pour le peuple de Guinée. Donc, nous pensons que cette transition doit prendre le temps qu’il faut afin de jeter les bases d’une nouvelle dynamique de développement, de démocratie, d’unité, de solidarité et de fraternité entre les fils et filles de la Guinée. Il y a un certain nombre d’actions menées par le CNRD, les unes meilleures que autres. Il y a des erreurs quelquefois, mais dans l’ensemble nous sommes très satisfaits de ce qui est en train d’être fait par la junte. Nous pensons qu’il doit avoir le temps qu’il faut pour aider justement à ce qu’il y ait retour à l’ordre constitutionnel et qu’on soit en conformité avec les conventions internationales, notamment celles de la CEDEAO et de l’Union Africaine auxquelles nous avons souscrites. Le retour à l’ordre constitutionnel, c’est la finalité. Nous y croyons, mais nous devons prendre le temps qu’il faut pour y arriver.

Guineematin.com :  est-ce qu’on peut espérer que cette fois-ci on va rompre avec les anciennes pratiques que vous dénoncez, notamment avec le Conseil national de la transition (CNT) ?

Alassane Diallo : Nous au MCL, nous sommes optimistes. Nous jugeons les gens aux actes. On ose espérer que le Conseil national de la transition (CNT) mis en place va travailler dans l’intérêt du peuple de Guinée. Nous au niveau du MCL par extension, à la CPR, nous avons un représentant au CNT qui va porter la voix de notre mouvement là-bas. Nous sommes bien organisés non seulement au niveau de la CPR mais aussi au niveau du front des partis politiques que nous avons constitué avec les autres coalitions partenaires pour élaborer un projet de Constitution d’un mémorandum que nous allons déposer dans un cadre de dialogue permanent que nous avons réclamé. Je pense qu’il faut qu’on fasse confiance à ceux qui ont été désignés pour le CNT et continuer à les observer surtout à être très vigilants. Tout le monde doit faire en sorte que ce CNT ne soit pas un organe d’enregistrement pour certains et qu’il soit un organe représentatif de la nation.

Guineematin.com : que dites-vous par rapport à la démarche engagée par le gouvernement lié à la récupération des domaines de l’Etat ?

Alassane Diallo : L’ancien régime dénonçait en longueur de journée ces pratiques, mais il n’agissait pas. Maintenant qu’il y a des jeunes gens qui sont venus aux affaires, qui agissent et qui sont déterminés à le faire, ils ont le soutien total du Mouvement des Citoyens Lambda dans cette démarche. Nous voulons tout simplement que tout soit encadré par la loi. Que ça ne soit pas des abus qui guident les gens, les humeurs des gens, que tout soit fait dans le cadre de la loi. Si les dispositions légales existent et encadrent cette démarche-là, eh bien nous sommes totalement en phase avec eux. Nous souhaitons une fois encore que tout soit fait dans les règles de l’art. Que les acteurs soient intraitables, implacables dans cette démarche de récupération des biens de l’Etat. Peu importe, dans les mains de qui. On ne peut pas se permettre dans ce pays que des gens se servent de leur responsabilité, de leur poste pour s’accaparer des biens de l’État.

Propos recueillis par Mamadou Laafa Bhoye Sow pour Guineematin.com

Tél : +224622919225

Facebook Comments Box
Quitter la version mobile