En période de vacances scolaires, gérer les enfants à la maison est un réel défi pour les parents à Conakry. Les mères de familles en souffrent énormément, d’autant plus qu’elles doivent alterner surveillance des enfants et travaux ménagers. Parfois, elles sont même très pressées de voir l’ouverture des classes arriver. Et, face à l’énormité du défi, chaque parent développe sa propre stratégie pour ne pas perdre la tête avec les incessants dérangements des enfants, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Aussi paradoxale que cela puisse paraître, l’année scolaire est un véritable moment de répit pour de nombreux parents à Conakry. La gestion et l’éducation des enfants sont confiées aux écoles où ils passent quasiment toute la journée. Et, les parents, notamment les mamans, peuvent vaquer tranquillement à leurs activités. Ce »simple débarras » encourage à payer les frais de scolarité sans arrière pensée. Mais, les vacances scolaires ont le don de tout chambouler. Car, une fois les écoles fermées, tout le travail revient aux parents. Et, se retrouver avec des enfants qui courent et crient à tout bout de champ dans la maison est une véritable merde, surtout si cela doit durer trois mois.
Habituellement, ce sont les mamans qui en souffrent le plus. Car, ce sont elles qui passent le plus de temps à la maison. Et, pour ne pas perdre la tête, chacune développe sa propre stratégie pour occuper les enfants. Certaines sont même prêtes à payer des cours de vacances pour avoir un peu de répit.
Mère de 4 enfants, madame Kadiatou Diallo a déjà sa solution pour les vacances qui s’annoncent. Elle a prévu des activités pour chacun de ses enfants dans le secret espoir d’avoir la main sur eux.
« Avec mes quatre enfants, j’ai déjà établi un calendrier. Mon premier enfant a 13 ans, il fera le brevet l’année prochaine. Lui, je l’ai envoyé dans un garage d’automobiles. Le matin, je le réveille pour faire sa toilette, il prend son petit déjeuner, puis il s’en va à son travail pour ne revenir que le soir. Les deux autres, étant très petits pour faire un métier, apprennent à faire le ménage à la maison et ils lisent le coran. Le dernier est très petit encore. Lui, je lui dis de regarder les dessins animés à la télévision. Donc, c’est de cette façon que je gère leur éducation. Puisque quand un enfant est libre, ses parents ne pourront plus l’éduquer », a indiqué madame Kadiatou Diallo.
Dans certaines familles, les parents préfèrent envoyer leurs enfants chez leurs grands-parents ou chez une tante. Autant dire qu’ils transfèrent le problème pour garder leur tranquillité d’esprit. D’autres encore placent leurs enfants en internat dans un centre d’apprentissage de lecture du saint Coran. Mais, pour Madame Oumou Hawa Sow, mère de trois enfants, il ne faut pas épuiser les enfants avec des occupations qui ne finissent pas. En tout cas, de son côté, elle laisse ses enfants se consacrer aux loisirs après une dure année scolaire où ils étaient partagés entre l’école et les cours de révision.
« Il n’y a pas de plus précieux au monde que d’avoir un enfant. Nous devons les écouter, parfois accepter leurs chichis. Leur faire plaisir, c’est la priorité durant les vacances. Parce que l’année scolaire a été très difficile, ils n’avaient quasiment pas de repos, leur temps libre était la nuit. C’est juste réviser et dormir. Donc, je reste à la maison avec eux, parfois, je les laisse partir les matins s’amuser dans les lieux récréatifs à la piscine ou aux jardins d’enfants. Mais, la condition pour eux, c’est d’avoir lu le coran. C’est mon seul principe ; sinon, le reste, ce n’est pas du tout un problème. Leur éducation commence par ça », a confié Oumou Hawa Sow.
Aissatou Sadio Bah pour Guineematin.com
