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CRIEF : la chambre de l’instruction libère Kassory Fofana, le procureur spécial s’oppose

Ibrahima Kassory Fofana, ex Premier ministre

La chambre d’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a donné un avis favorable au non renouvellement du mandat de dépôt de Kassory, avec le paiement de 3 milliards de francs guinéens, dans un délai d’un mois. Aussitôt que la notification lui a été faite, le procureur spécial près la CRIEF a interjeté appel. Ce qui maintient l’ancien Premier ministre sous le régime Alpha Condé, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le lundi 26 septembre, des débats à huis clos ont eu lieu dans les dossiers Ministère public contre Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané et Oyé Guilavogui sur la question du renouvellement ou non de leur mandat de placement en détention provisoire à la maison centrale de Conakry.

A l’issue de ces longs débats devant la chambre d’instruction, la Cour a décidé de remettre en liberté l’ancien premier ministre Ibrahima Kassory Fofana. Une décision contre laquelle le procureur spécial Aly Touré a fait appel devant la chambre de contrôle de l’institution. « La chambre de l’instruction a rendu sa décision. Elle libère Kassory avec une caution de 3 milliards, payable pendant un mois. Mais moi j’ai relevé appel contre la décision », a dit ce mercredi 28 septembre 2022, Aly Touré.

Me Mohamed Sidiki Bereté, avocat à la Cour

Réagissant sur cette décision la chambre de l’instruction, Me Mohamed Bérété, membre du collectif d’avocats de Kassory déclare que c’est une décision courageuse. « Je crois que c’est une ordonnance qui est à la fois basée sur l’état de santé de notre client, qui souffre d’une pathologie dont il doit faire le contrôle chaque six mois. S’il fait plus de 6 mois sans faire le contrôle de son état de santé, de son traitement, son état de santé risque de se dégrader. Deuxièmement, il y a toujours l’image de deux mandats de dépôt. Le mandat de dépôt de monsieur le procureur du 6 avril 2022 et le mandat de dépôt de la chambre de contrôle de l’instruction en date du 31 mai 2022. Donc imaginez quand on met un citoyen sur deux mandats de dépôt ! Donc quand l’arrêt s’oppose au renouvellement du mandat de détention provisoire, ça efface les deux mandats précédemment émis. C’est une décision de taille, c’est une décision courageuse. Nous savons que nous sommes dans une période de transition et donc nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision. Le procureur est dans son rôle mais pour des raisons humanitaires, il ne devrait pas faire appel. Il ne devrait pas être comptable de l’histoire. Quand on dit que quelqu’un doit être traité chaque six mois alors qu’il a fait plus de six mois, l’intelligence est une faculté humaine. Mais chacun est maître et responsable de ses actes. Je sais que la roue tourne », a indiqué la défense de Kassory.

En ce qui concerne l’appel interjeté par le procureur spécial de la CRIEF devant la chambre de contrôle de l’institution, Me Mohamed Sidiki Bérété est conscient que le procureur est dans son rôle de faire appel mais, il estime que le dossier dans lequel Ibrahima Kassory Fofana est poursuivi devant cette juridiction est vide. Il souhaite ainsi que la Cour ne prenne pas les risques de prolonger la détention de son client qu’il dit être en mauvais état de santé. « Je crois que la chambre de contrôle de l’institution ne va pas tomber dans cette imprudence, dans le suivisme, comme elle a l’habitude de le faire, chaque fois que le procureur fait appel elle le suit. On va voir si elle va le suivre même si le dossier n’est pas fondé. Nous, on en a la foi. Dans tous les cas, nous on garde la foi », a laissé entendre maître Sidiki Bérété.

A rappeler que l’ancien premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, l’ancien ministre de la défense en même temps ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles, Dr Mohamed Diané, et l’ancien ministre de l’Environnement, Oyé Guilavogui sont poursuivis devant la Cour de répression des infractions économiques et financières pour des faits présumés de détournement de deniers publics, blanchiment d’argent, enrichissement illicite et corruption.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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