Accueil A LA UNE Soulouta (N’Zérékoré): une sous-préfecture qui manque presque de tout

Soulouta (N’Zérékoré): une sous-préfecture qui manque presque de tout

Pierre Solié, président de la délégation spéciale de Soulouta

Située à environ 40 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de NZérékoré, la sous-préfecture de Soulouta est composée de 11 villages et couvre une superficie de 35 km2 avec une population agro-pastorale. Cette sous-préfecture, qui compte parmi ses habitants des hauts cadres de l’administration publique, dont l’ancien Premier Ministre, Dr Bernard Goumou, est confrontée à un manque criant d’infrastructures (routes, écoles…) et un manque de personnel qualifié de santé et de l’éducation. Dans un entretien accordé à l’équipe régionale de Guineematin.com, le président de la délégation spéciale de Soulouta, Pierre Solié, a exprimé les problèmes auxquels ils sont confrontés. Il a aussi profité de l’occasion pour interpeller l’Etat.

« Je commencerai par ce foyer des jeunes qui a un grand manque. Le foyer des jeunes nous a été octroyé par le PHCV. A ce moment, j’étais élève, je ne connais pas tellement la structure qui a investi dans ça. Ce foyer a été construit, mais vide, il manque d’équipement. Quand on parle de foyer des jeunes, c’est un foyer très souvent équipé par une chaîne musicale, des chaises. Mais si vous voyez ce matin on est là, il nous a fallu beaucoup de sacrifices. Nous avons beaucoup investi, il faut louer des chaises un peu partout, ainsi que la chaîne musicale. Il n’y a rien dans cette salle qui appartient à la jeunesse, sauf le bâtiment. C’est d’abord un premier défi en matière d’infrastructures. La sous-préfecture de Soulouta est l’une parmi d’autres qui a beaucoup de manques en matière d’infrastructures routières, scolaires, sanitaires. Je prends l’exemple sur le manque le plus épineux. Le district de Komata qui compose deux secteurs qui, jusque maintenant, ne possède pas de poste de santé. Et nous avons enregistré des cas de mort postnatale. Nous disons que c’est compte tenu du manque de poste de santé. Au niveau des accouchements, ils se font de manière traditionnelle. C’est un cas très épineux. Nous avons aussi des postes de santé inachevés. A savoir le poste de santé de Voumou et de Gouh, ils sont inachevés. C’est dans un seul bâtiment où se passe tout. Mais j’ai l’espoir que l’État va penser à nous. Parce que le chef-lieu qui est Soulouta, aucun poste de santé n’a de salle d’accouchement construite à part. Ça, c’est sur le plan sanitaire. C’est un grand défi à mon avis. Sur le plan scolaire, en matière d’infrastructures également, la sous-préfecture de Soulouta est l’une des sous-préfectures qui a un grand nombre d’élèves, mais le manque criard de salles de classe est fondamental. Si je prends le cas de Souhoulé, qui est le deuxième plus gros district de la sous-préfecture, où chaque année il y a un reste d’enfants non scolarisés à cause du manque de classe. Dans cette sous-préfecture, les examens sont délocalisés dans des districts lointains par manque de salles de classe ou de salles appropriées. Si je prends le cas criard du district de Voumou. C’est un district où on n’a pas de cycle complet de l’école primaire. Il n’y a que trois (3) salles de classe. Par manque d’infrastructures, on recrute des enfants, on les transfère dans un autre village. L’âge d’un élève de 5eme année qui vit ailleurs, c’est malheureux. Les parents sont contraints de les envoyer ailleurs. Nos écoles qui sont entourées par les habitations, n’ont pas de clôture. Voilà un peu les quelques défis, du côté des infrastructures que je peux citer entre autres, sinon il y en a beaucoup. Le personnel scolaire (enseignants) pose un problème. Du côté des infrastructures routières, il y a des paradoxes chez nous. Il y a des districts qui peuvent avoir seulement accès à leur chef-lieu en passant par une autre sous-préfecture qui est Gouécké. Même en cas de réunion, les présidents de districts sont souvent en retard compte tenu de leur route. Donc, le message que je lance est simple. Je voudrais demander au gouvernement d’amorcer le développement à tous les niveaux, dans les zones urbaines ainsi que dans les milieux ruraux… J’ai l’espoir que ça va être réglé par le gouvernement », a déploré Pierre Solié.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Sayon Haba, Georges Boniface Haomou et Joseph GOUMOU pour Guineematin.com

Tel: (+224) 620166816/666890877

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