Accueil A LA UNE Conakry : le calvaire des marchands ambulants, exposés à d’énormes difficultés

Conakry : le calvaire des marchands ambulants, exposés à d’énormes difficultés

Présents dans tous les coins et recoins de Conakry, sous la pluie et le soleil, de nombreux compatriotes triment à la recherche du quotidien. Enfants, mères et pères de famille, célibataires vendant divers produits en arpentant les rues de Conakry. Interrogés par un reporter de Guineematin.com, certains d’entre eux ont exprimé leurs difficultés dans une conjoncture particulièrement compliquée.

Pour supporter les difficultés quotidiennes, les guinéens se battent sous les intempéries des saisons. Les marchands ambulants font partie de ces compatriotes qui vont de quartier en quartier, vendant divers objets : des parfums, des habits, des sucettes, des arachides… Certains d’entre eux, rencontrés au quartier Kipé, dans la commune de Ratoma, ont raconté leur calvaire.

Naby Laye Soumah

C’est le cas de Naby Laye Soumah qui dit rencontrer beaucoup de difficultés dans ce métier. « Il y a des individus mal intentionnés qui peuvent te créer des problèmes gratuitement. En plus, quand il y a de la pluie ou du soleil, on est confronté à des maladies. Voyez-vous combien de fois c’est chaud. Je fais ce boulot parce que j’ai des besoins et pour ne pas rester à la maison sans rien faire. En vendant ces chaussures, au moins je pourrais faire des économies, je mange un peu et je garde le reste. Il y a beaucoup de choses que je peux revendre mais moi je préfère revendre les chaussures ; et parfois, quand je n’ai pas de marchandises, je pars travailler dans les chantiers pour qu’on me paye. Je n’arrive pas à complètement satisfaire mes besoins, mais je peux dire que j’arrive à faire de mon mieux pour mes parents. Comme on le dit, c’est petit-à-petit que l’oiseau fait son nid. Et pour gagner la bénédiction, il faut s’occuper de tes parents. Le peu que tu gagnes, il faut le partager… ».

Fatoumata Sylla

Quant à Fatoumata Sylla, elle interpelle toutes les filles à travailler dignement au lieu de se laisser emporter par la facilité et les travers sociaux. « Malgré les difficultés rencontrées, je tiens bon. Je revends des arachides à cause de ma maman qui est malade, couchée à la maison. Comme je n’ai pas étudié, au moins je vais revendre pour satisfaire mes besoins et les besoins de mes parents. Tu sais, la vie n’est pas facile. Il faut se battre, surtout pour les filles au lieu de partir te donner à un homme. C’est mieux de travailler et gagner ton pain avec fierté », conseille-t-elle.

Boutouraby Soumah

Bountouraby Soumah : « je revends des chewing-gums depuis le dimanche passé. Ce sont mes parents qui ont acheté pour me donner, pour que je puisse avoir de quoi satisfaire mes besoins. Je rencontre des difficultés parce qu’il y a des gens qui me demandent de leur donner à crédit avec le peu que je revends, et quand je refuse, on dit que je suis méchante. En plus, je passe toute la journée à marcher sous ce soleil ardent. Ce n’est vraiment pas facile. Mes parents ont acheté cette bouteille de chewing-gum à 12 milles GNF et je revends 5 pour 500 GNF… ».

Alpha Yaya Diallo

Alpha Yaya Diallo dit que ses difficultés dans ce métier sont liées au manque de marchandises à revendre. « Les difficultés rencontrées dans ce boulot pour moi c’est si je ne gagne pas de marchandises. Mais si je gagne, je peux aller jusqu’à Hamdallaye revendre. Je suis déjà habitué. Moi, j’étais à l’intérieur du pays, c’est grâce à mon ami que j’ai commencé à revendre les pantalons. J’ai commencé ce travail depuis 2014 ».

Alpha Amadou Diallo

Alpha Amadou Diallo nous confie que sa plus grande souffrance dans ce métier, c’est le soleil : « Ce qui me fatigue beaucoup dans cette vente, c’est le soleil. Je vends des parfums. Comme je suis resté au village, j’ai vu qu’il n’y avait rien là-bas, j’ai jugé nécessaire de venir à Conakry pour revendre au moins quelque chose. Ça aussi, parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. Chaque jour, je marche sous le soleil, je peux taper de Bambéto à Cosa et revenir ici à Kipé, et il y a des gens aussi qui demandent le prix sans acheter. Ils le font juste pour nous fatiguer. Les prix de mes parfums varient de 15 à 25 mille GNF ».

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tél. : 621937298

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