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Actes de naissance biométrique : « à Ratoma, nous avons 4 ordinateurs de saisie avec un seul qui fait la validation »

Aliou Souaré, chef du service adjoint de l’Etat civile de la Commune de Ratoma

Depuis quelques mois, le gouvernement guinéen met la pression sur les fonctionnaires pour qu’ils confectionnent la carte d’identité nationale biométrique. Passé la date du 31 mars 2023, ceux qui n’auront pas fabriqué cette précieuse carte pourraient ne pas recevoir leurs salaires. Conséquences ? Les états civils des mairies sont envahis par les demandeurs d’actes de naissance biométrique alors que la logistique nécessaire manque cruellement. C’est le cas à l’état civil de Ratoma où les plaintes ne manquent de la part des responsables de ce service. Tel est le constat fait sur place par Guineematin.com basé dans la préfecture.

Selon Aliou Souaré, chef service adjoint de l’état civil de Ratoma, de nombreuses difficultés entourent le processus de confection des cartes d’identité biométrique. La première difficulté, c’est l’envahissement de leurs locaux par des demandeurs très impatients.

Aliou Souaré, chef du service adjoint de l’Etat civile de la Commune de Ratoma

« On a fait de l’obtention des extraits numériques comme le plat le plus coûteux actuellement en République de Guinée. Le plus coûteux et le plus convoité où chacun voudrait vraiment en profiter, mais comment en profiter ? Dans un temps minimum, et le guinéen n’étant pas patient, je sais que vous avez passé un petit moment avec nous ici, vous avez vu ce qui se passe. La patience n’existe pas et toute personne qui vient, il faut être très serein pour essayer de le gérer dans le temps de la production avant de produire son acte de naissance parce que chacun est pressé d’avoir un document. C’est pourquoi d’ailleurs, parfois avec la pression, il peut se glisser des erreurs que nous, nous ne pouvons pas corriger sur place. Donc, il y a des difficultés auprès de ces citoyens dans l’accueil, le traitement, la patience », a fait savoir Aliou Souaré.

La seconde difficulté est d’ordre logistique. Le nombre d’ordinateurs dédiés à cette tâche est insuffisant. « Vous avez vu, on a 4 ordinateurs de saisie. Mais quand les 4 ordinateurs saisissent, il n’y a qu’un seul ordinateur qui fait la validation de tout ce que les autres ont saisi. Il n’y a qu’une seule imprimante et la commune de Ratoma compte près d’un million d’habitants. Nous recevons des gens venus de Fria, Dubréka, Coyah, disons de partout où chacun voudrait profiter rapidement. Ils viennent en nombre. C’est pourquoi, vu le nombre de clients, vu les outils mis à notre disposition par le projet ; quel que soit P, les gens vont accuser un peu de retard pour l’obtention de leurs documents », a indiqué Aliou Souaré, chef service adjoint de l’état civil de Ratoma.

Devant l’envahissement des locaux, certains citoyens n’hésitent pas à forcer la main pour connaître la position de leur document dans l’ordinateur. Le maire a été obligé de taper du poing sur la table. « La plupart de nos compatriotes, quand ils viennent, ils vont aller tenir l’ordinateur, voir si leurs noms ne figurent pas là-bas. Ça dépend de leur degré de formation, ils pensent qu’avec la main, tu peux aller faire la vérification. Pour éviter tout ça, le maire est venu, on a fait une séance de travail avec les agents ; et le maire a interdit à tout autre personne qui voudrait vérifier la position de son dossier dans les locaux techniques », a fait savoir monsieur Souaré.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tél. : 621 937 298

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