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Droits de l’enfant en Guinée : COGINTA renforce les capacités de plusieurs acteurs de la justice

Dans l’après-midi de ce vendredi, 17 février 2023, l’ONG COGINTA a organisé la cérémonie de clôture de la session de formation sur le module droits de l’enfant au centre national de perfectionnement à la gestion de Donka, dans la commune de Dixinn. Le but étant d’améliorer la pratique professionnelle de 22 acteurs en matière de prise en compte des droits de l’enfant. Selon des informations confiées à un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place, cet atelier constitue le dernier d’une série de douze (12) sessions distinctes entamées depuis le mois d’août 2022 dans le cadre des activités du projet d’appui au renforcement de l’accès à la justice des personnes les plus vulnérables en République de Guinée (PORAJ), financé par l’Union européenne.

Pendant 3 jours, les 22 acteurs de la justice de proximité, membres des organisations des droits de l’Homme, officiers de police judiciaire, avocats et autres associations de lutte contre les violences basées sur le genre ont bénéficié d’une formation sur le droit de l’enfant, donnée par des experts guinéens dans le domaine. Cette session a permis en retour aux experts de récolter beaucoup d’informations auprès des participants.

Mamadou Cellou Bah, formateur

« Il était question d’échanger avec les participants sur les questions des droits de l’enfant en général et partager les expériences des différents participants à l’atelier en vue de rendre plus effectifs les droits de l’enfant dans notre pays. Les participants nous ont donné beaucoup d’informations liées à la pratique des droits de l’enfant dans notre pays. Ils ont soulevé des difficultés de travail sur le terrain mais aussi de l’insuffisance opérationnelle du tribunal pour enfant pour l’intérieur du pays », a fait savoir Mamadou Cellou Bah, un des deux formateurs de cet atelier.

Parlant de la situation des droits de l’enfant en République de Guinée, Cellou Bah a dressé un tableau encore sombre, déplorant certaines pratiques coutumières néfastes.

« Le constat en Guinée est que les enfants guinéens ne sont pas à l’abri des problèmes qui les assaillent. Tous les jours, nous apprenons qu’il y a des viols qui se font à l’encontre des enfants ; et ça, ce sont des infractions prévues et punies par les lois guinéennes, notamment le code de l’enfant. Il y a aussi des violences basées sur le genre qui sont infligées aux enfants. Nous remarquons que notre société, jusqu’à présent, n’a pas pu se débarrasser de certaines pratiques dites coutumières ; à savoir : les mutilations génitales féminines, les mariages précoces, forcés. Il y a aussi la question de la traite des enfants, les mauvais traitements infligés aux enfants. Donc, tout ça touche directement les enfants guinéens », regrette l’expert.

Mais, la situation devrait nettement s’améliorer avec une formation de ce genre qui outille les acteurs de la justice. Mohamed Ben Sylla, participant, indique qu’elle est une valeur ajoutée pour lui et les autres personnes ayant pris part à cette formation sur les droits de l’enfant.

Mohamed Ben Sylla, membre de l’ONG Mêmes droits pour tous

« Je sors galvanisé à plus d’un titre à l’issue de cette session de formation sur les droits de l’enfant. C’est une valeur ajoutée en tant qu’acteur de protection parce que ça nous a permis de nous outiller, de nous familiariser avec les instruments juridiques internationaux tel que la convention relative aux droits des enfants mais aussi d’autres instruments juridiques qui protègent mieux les droits des enfants », a indiqué ce membre de l’ONG Mêmes droits pour tous.

À sa suite, Oumou Hawa Diallo, également participante à cet atelier, salue cette initiative qui va l’aider avec ses collègues dans la gestion des violences faites aux enfants.

Oumou Hawa Diallo, membre du club des jeunes filles leaders de Guinée

« C’est vraiment une très bonne initiative parce que ce genre de formation nous permet de renforcer nos capacités en matière de gestion de cas sur les violences faites aux enfants. Ça va aussi nous permettre d’améliorer notre manière de faire parce que dans la procédure pénale de gestion des cas, il y a beaucoup de détails qu’on ignorait. Maintenant, cette formation va nous permettre de suivre la procédure normale », a dit cette activiste de la société civile, membre du club des jeunes filles leaders de Guinée.

À rappeler que l’ONG COGINTA est accompagnée dans la mise en œuvre de ce projet par l’organisation guinéenne des droits de l’Homme (OGDH) et Mêmes droits pour tous (MDT).

La cérémonie a été clôturée par la remise de satisfécits aux différents participants à cette session de formation sur les droits de l’enfant.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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