M’bemba Touré, navigateur au port autonome de Conakry, est jugé pour abus de confiance au tribunal de première de Kaloum au préjudice de Fatoumata Keita. Mareyeuse de profession, la dame réclame la somme de 845 millions de francs guinéens au prévenu. Les débats dans cette affaire étant clos, on en était aux réquisitions et plaidoiries ce lundi, 27 février 2023, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Selon nos informations, M’bemba Touré aurait reçu 845 millions de francs guinéens des mains de Fatoumata Keita pour une livraison de poissons. L’affaire remonte en 2022. M’bemba Touré, le navigateur, aurait reçu ce montant à titre d’intermédiaire entre Fatoumata Keita et une société chinoise évoluant dans la pêche. Sur le montant de 845 millions GNF réclamée par la partie civile, M’bemba Touré reste devoir 581 millions GNF à Fatoumata Keita.
En premier lieu, c’est maître Salifou Béavogui qui a plaidé dans ce dossier. Cet avocat de la partie civile a regretté l’attitude de M’bemba Touré qui, selon lui, n’a pas eu pitié de sa cliente, Fatoumata Keita. Me Salifou Béavogui, a demandé au tribunal de priver l’accusé de sa liberté. « Fatoumata Keita a voulu rehausser le niveau de son activité de vente de poissons. C’est ainsi qu’elle a donné de l’argent à M’bemba Touré pour servir d’intermédiaire à l’obtention d’une quantité suffisante de poissons. Les 845 millions GNF étaient destinés à une certaine « Russia » d’une société chinoise évoluant dans la pêche. M’bemba Touré jouait à l’intermédiaire pour aider dame Fatoumata Keita à avoir une bonne quantité de poissons. Après avoir reçu l’argent, il a disparu des radars. C’est après de moult recherches qu’il a été appréhendé, et il a payé des sommes en tranches de 50 millions en plus de 100 millions de francs guinéens. Monsieur le président, le prévenu doit être légalement privé de sa liberté. Pour cela, je vous demande de le condamner au paiement de la somme due à dame Fatoumata Keita et au paiement de 100 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts », a-t-il plaidé.
À la suite de Me Salifou Béavogui, c’est le procureur Mohamed Bangoura qui a pris la parole pour ses réquisitions. Selon lui, le prévenu a officiellement reconnu avoir reçu de l’argent des mains de la plaignante. « Monsieur le président, au vu des faits à lui reprochés, et les débats qui ont eu lieu, M’bemba Touré est coupable du délit d’abus de confiance. Et pour cela, je vous demande de le retenir dans les liens de la culpabilité ; et pour la répression, de le condamner à 3 ans d’emprisonnement avec sursis et au paiement de 25 millions de francs guinéens d’amende », a-t-il requis.
Pour Me Lanciné Diabaté, avocat de la défense, son client est un navigateur professionnel et officiellement reconnu par le ministère de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime. Il a argumenté que M’bemba Touré a été victime d’un accident de mer, ce qui a fait chavirer son bateau. Il reconnaît que son client doit de l’argent à dame Fatoumata Keita, mais par l’effet de l’accident dont il a été victime, tous ses projets ont connu un coup d’arrêt. « Monsieur le président, ne suivez pas la partie civile dans sa plaidoirie qui demande de mettre en prison mon client. Mon client est de bonne foi. Nous avons des engins roulants et notre cabinet d’avocats est bien connu. Nous n’avons pas dilapidé l’argent de dame Fatoumata Keita. Bien au contraire, nous, nous demandons votre clémence dans cette affaire », a-t-il laissé entendre.
Dans cette affaire, M’bemba Touré a comparu libre. Après les plaidoiries et les réquisitions, il est également rentré libre à la maison. Le dossier est mis en délibéré. Le verdict est attendu le 13 mars 2023.
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
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