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Éligibilité des prochains dirigeants, scrutins, conditions de création des partis politiques, leur financement et fonctionnement : Bernard Goumou fait ses propositions au CNT

Le Premier ministre a pris part au lancement du débat d’orientation constitutionnel. Dr Bernard Goumou a répondu à l’invitation du conseil national de la transition (CNT) ce lundi, 15 mai 2023, au Palais du peuple en compagnie de plusieurs membres de son gouvernement, du cabinet de la présidence et du CNRD. Ce débat a pour but général de recueillir des composantes de la nation des orientations claires sur ce que doit être le contenu de la nouvelle constitution. Alors, profitant de cette occasion, le chef du Gouvernement a fait plusieurs propositions sur un certain nombre de sujets importants pour la Guinée, rapportent les journalistes de Guineematin.com qui étaient sur place.

Retardé un tout petit peu avant de débuter son long discours (19 minutes) par les coupures intempestives de l’électricité qui ont plongé l’hémicycle dans le noir, le chef du gouvernement guinéen a finalement pu s’exprimer lors du débat d’orientation constitutionnel. Devant les conseillers nationaux, Dr Bernard Goumou a fait ses propositions sur l’éligibilité des prochains dirigeants, le mode d’organisation des différents scrutins à venir, les conditions de création des partis politiques, leur fonctionnement et fonctionnement, l’indépendance de la justice mais aussi sur les questions liées à l’environnement.

Dr Bernard Goumou, Premier ministre, chef du Gouvernement

« Pour la sauvegarde de la souveraineté de notre pays, il est impératif que nous ayons une constitution qui garantisse notre unité nationale dans notre diversité, qui constitue un rempart à toute tentative de révision à des fins personnelles, égoïstes, et prévoit des sanctions à l’encontre des acteurs ou des auteurs de tout manquement. 

Vous conviendrez avec nous que l’élaboration des conditions d’éligibilité de nos prochains dirigeants reste une tâche des plus importantes de votre magistère ; car, ce sont aussi les hommes qui font des institutions une force. 

Notre future constitution est une opportunité pour affectivement garantir des droits fondamentaux relatifs à l’instruction, à la santé, à l’habitat, à la sécurité alimentaire pour tous les citoyens guinéens et particulièrement pour les femmes et les personnes vulnérables. 

Nous tenons en outre à attirer votre attention sur des questions liées aux enjeux écologiques, climatiques et en général et à la problématique environnementale de nos activités minières. À cet effet, nos textes doivent poser clairement le rôle et les obligations de l’État dans la préservation et dans la restauration de l’environnement naturel national. Il y va de la santé de la population, de la durabilité de nos richesses et de l’héritage à léguer aux générations futures. Il nous apparaît urgent que pour permettre le fonctionnement harmonieux et équilibré de nos institutions, les nouveaux textes doivent être plus précis sur leur nature et leur domaine de compétences. 

Dans ce dispositif l’indépendance et l’impartialité de l’appareil judiciaire doivent être au centre de vos réflexions. Nous devons être attentif que dans un contexte de retard socio-économique de notre pays, l’instauration d’un climat de paix durable devient indispensable. Nous appelons à la vigilance de votre institution pour examiner le juste équilibre entre le droit légitime d’exercer des libertés publiques et la nécessité de préserver la quiétude sociale, les édifices publics ainsi que la sécurité des personnes et de leurs biens. 

Quant à l’animation de la vie politique dans notre pays, on peut s’interroger sur la pertinence de maintenir des conditions favorisant la prolifération des partis politiques. En effet, le paysage politique guinéen gagnerait à mieux légiférer sur les conditions de création des partis politiques afin de vivier et de qualifier les débats politiques et améliorer l’offre politique. La question de leur financement et de leur fonctionnement doit être également abordée. 

Au titre des élections, le choix à faire entre l’organisation d’un ou de plusieurs scrutins en même temps doit prendre en compte un environnement social caractérisé par un faible taux d’instruction du corps électoral d’une part et les contraintes administratives liées à l’identification des citoyens d’autre part… 

Concernant les candidats aux différents scrutins, le principe d’équité doit s’appliquer pour l’accès aux moyens électoraux pour tous les candidats. Enfin, il conviendrait que la bonne moralité, la probité et l’esprit républicain des candidats soient attristés », a fait savoir Dr Bernard Goumou.

Mamadou Yahya Petel Diallo et Emmanuella Assou pour Guineematin.com 

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