Comme annoncé précédemment, le capitaine Marcel Guilavogui est à nouveau à la barre ce lundi, 10 juillet 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la Cour d’appel de Conakry) dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009. Cet accusé a promis de « dire la vérité » pour la manifestation de la vérité dans cette affaire. Et, dans sa déposition, il a présenté le capitaine Moussa Dadis Camara (un de ses coaccusés) comme le cerveau du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Il a aussi accusé l’ancien président de la junte du CNDD de trahison. Mais, il a également promis de mordre celui qui le trahit.
« A la barre, je croyais que le président Dadis allait venir humblement demander pardon. Je ne suis qu’un simple subordonné, je n’ai bénéficié d’aucun poste stratégique qui peut diriger une opération… Un vrai militaire assure sa responsabilité, il n’a pas droit à l’erreur. Je croyais que le président Dadis allait prendre humblement, avec respect, la responsabilité de ce qu’il a planifié avec sa garde parallèle que lui-même avait mis en place. Mais, c’est une personne qui n’écoute pas les conseils, c’est ça son principal défaut. C’est ce qui a fait qu’il a perdu son pouvoir. C’est pourquoi j’ai décidé seul, sans associer quelqu’un, de prendre le stylo pour relater tout ce que j’ai et vécu, mettre en ordre les choses… Je ne suis pas un homme à manipuler. Parce que si j’étais un homme à manipuler, j’allais prendre le pouvoir après les événements du 3 décembre 2009 et diriger la Transition… Je ne suis pas un criminel, ni un voleur, ni un brigand. Je suis un défenseur, un sauveur… Il ne faut pas me peindre en noir, c’est pourquoi je suis sorti de mon silence. Parce que l’histoire est têtue. Monsieur le président, j’ai décidé de venir relater les faits pour que vous preniez la bonne décision. Le président Moussa Dadis Camara, c’est lui le responsable de tout ce qui a été planifié pour le stade du 28 septembre. Soyons objectifs, ce n’est pas l’affaire de religion ça ou d’ethnie, demande pardon au peuple, il faut être grand. Il faut sortir par la grande porte, on ne sait pas ce qui est devant nous… Monsieur le président Dadis, vous m’avez trahi, vous avez suivez une idéologie de Machiavel qui n’a pas été profitable pour vous… Marcel n’aime pas la trahison. Et, quand tu le trahis, il va te mordre. La vie, c’est une seule fois ; la mort, c’est une seule fois ; mais parler la vérité, c’est être homme… Je fus la clé de l’accession du président Dadis au pouvoir, le commandant Toumba Diakité fut la porte principale. Mais, le président Dadis, malgré tout, n’a pas reconnu cela ici. Je ne mens pas, à cette phase je vous dirais la vérité », a déclaré Marcel Guilavogui.
Abdallah Baldé et Mohamed Guéasso Doré pour Guineematin.com
