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Diariou Diaouné assassinée à Kamsar ? Voici la version du commissaire Sékou Koïvogui chargé de l’enquête

Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, le corps de Diariou Diaouné, jeune dame de 33 ans, a été déposé à l’hôpital de Kamsar, dans la préfecture de Boké, le dimanche 9 juillet 2023. C’est seulement 3 jours après sa disparition que ce corps y a été déposé. La famille de la défunte avait fustigé le déroulement des enquêtes concernant ce décès suspect aux yeux de certains. Sur la question, le commissaire divisionnaire Sékou Koïvogui, chargé du dossier, a livré à Guineematin.com quelques précisions sur la découverte du corps et le déroulement de l’enquête.

Dans cet entretien, réalisé dans la journée d’hier, dimanche 23 juillet 2023, le commissaire divisionnaire Sékou Koïvogui, a expliqué comment la police a été informée de la découverte et du dépôt de corps à l’hôpital ANAIM de Kamsar le 9 juillet dernier. « C’est le logeur et l’époux de la dame qui sont venus nous informer après deux jours de recherche. Aussitôt, nous avons fait une réquisition à médecin aux fins d’expertises, de quoi la femme est morte ? Donc, c’est comme ça que le dossier est parti. Nous avons informé Monsieur le Procureur et continué l’enquête. Nous avons interpellé d’abord le médecin qui a reçu le corps en lui disant qui a déposé le corps ? Il nous a fait entendre, quand le corps est venu aux environs de 02 heures du matin, c’est par un monsieur. Lorsqu’il était en train d’observer le corps, le monsieur qui se faisait occupé au téléphone a fui. Donc, c’est quelqu’un qui a déposé le corps et a fui. On lui a demandé s’il pouvait le reconnaître. Il a répondu par l’affirmative », a indiqué l’officier de police.

Revenant sur le dispositif de l’hôpital, notamment les caméras de surveillance, le commissaire divisionnaire Sékou Koïvogui précise. « Par rapport au médecin, on a demandé si les caméras de surveillance fonctionnaient, ils ont dit oui. La caméra marche mais au niveau des couloirs. Donc, on a réquisitionné pour que la personne qualifiée puisse nous fournir ces images-là. Malheureusement, le technicien était parti à Conakry, à son retour, il dit que leur caméra-là, la mémoire ne peut plus supporter et qu’il l’a toujours signalé. Donc, on ne pouvait pas visualiser cet élément, la personne qui a envoyé le corps, cette piste-là est partie. On a cherché trois pistes : la personne à partir de la caméra de surveillance, à partir de la présentation à témoin et les appels téléphoniques… »

Toujours dans le cadre de l’enquête, le commissaire a fait savoir que la fille de la défunte Diariou Diaouné, son époux ainsi que sa coépouse ont été entendus par les officiers enquêteurs. « On s’est intéressé aux auditions de la fille. Elle dit, ce jour-là, quand elle a pris les chaussures de sa maman, sa maman s’est énervée. Elle est sortie et a dit pourquoi tu as porté mes chaussures ? Elle dit, pardonne-moi maman. Elle dit que sa maman sortait, quand elle a demandé à sa mère, maman où vas-tu ? Sa mère lui dit si tu veux, suis-moi, en bon Poular. Entre-temps, que sa maman a reçu un appel téléphonique, mais de qui ? C’est cette piste là qu’on est en train d’explorer maintenant », a-t-il dit.

En outre, notre interlocuteur a fait savoir que la défunte Diariou Diaouné avait l’habitude de faire des crises d’épilepsie et de tomber. « Son mari a témoigné, sa fille a témoigné, son concessionnaire a témoigné. Même son frère le sait, même si aujourd’hui il ment. La fille nous a dit que chaque nuit, leur maman sort lorsque ce n’est pas le tour de son papa. Elle sort, elle va où et avec qui ? Peut-être que les appels téléphoniques vont nous dire cela. Donc, on continue l’enquête en commun accord avec le procureur ».

Poursuivant, le commissaire divisionnaire Sékou Koïvogui est revenu sur la question des caméras de surveillance et l’intervention des frères de la défunte dans l’affaire. « Maintenant, il était question de faire la restitution des caméras de surveillance à son époux et au logeur. Entre-temps, on voit que ses frères sont venus dans la salle, ils sont venus trouver mon enquêteur Layba Nourdine Camara, ils ont dit ce que vous êtes en train de faire là, c’est du faux. Il dit, toi tu viens me trouver dans mon service … c’est ainsi on l’a interpellé, on l’a entendu sur procès-verbal parce qu’il ne peut pas venir outrager l’enquêteur dans son bureau pour dire, ah toutes ces informations ne sont pas vraies. Ce n’est pas nous le technicien de la caméra quand même. Il ne peut pas venir nous faire des injonctions ou nous manquer de respect », a déclaré le commissaire.

Par ailleurs, notre interlocuteur a regretté le comportement d’un des frères de la défunte, en l’occurrence Ousmane Diaouné. « Eux, ils voulaient le corps. Nous, on ne peut pas mettre le corps à leur disposition parce que l’enquête n’est pas terminée. Le résultat du médecin qui est venu, aucune trace de violence sur le corps de la dame, mais le problème c’est quoi, les parents de la femme voulaient que l’époux soit désigné comme auteur. Quelle est la preuve que nous on a que leur sœur a été maltraitée pendant des années ? On a dit que toutes ces années, vous savez que votre sœur était maltraitée, pourquoi vous l’avez laissée comme ça, vous n’avez pas porté le problème à la police, à la justice ou à la mairie ? Donc, j’ai dit, vous ne pouvez pas faire cette analogie pour dire que c’est lui la cause. Quelle est la preuve que moi j’ai ? Pour le moment, on aucune preuve contre tel ou tel. On est en train d’explorer. En principe, l’enquête est secrète. Ça, c’est pour que la population soit informée de ce qui s’est passé parce qu’il est passé sur les réseaux sociaux pour dire du n’importe quoi ».

D’après le commissaire divisionnaire Sékou Koïvogui, l’affaire a été déférée au tribunal de première instance de Boké depuis trois jours.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél. : 628 28 61 19

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