Accueil A LA UNE Conakry : manifestation au marché Madina, plusieurs boutiques et magasins fermés

Conakry : manifestation au marché Madina, plusieurs boutiques et magasins fermés

De nombreux magasins et boutiques du marché Madina sont fermés depuis hier, lundi 11 septembre 2023. Leurs occupants protestent contre une décision de la mairie de Matam par rapport à la gestion des espaces dans ce centre de négoce de Conakry. Certains commerçants y ont même manifesté ce mardi, 12 septembre 2023, pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur cette situation.

Au micro d’un reporter de Guineematin.com, plusieurs marchands affectés par cette « gestion des places » ont sollicité l’implication du chef de l’Etat pour freiner les autorités communales de Matam dans leur élan.

Décryptage !

Abdoulaye Diallo

Abdoulaye Diallo : « Le dimanche, le maire [Ismaël Condé] en personne était là pour le déguerpissement des femmes qui sont installées sur la route. Nous sommes d’accord avec ça. Mais, là où nous ne nous sommes pas d’accord, c’est le fait que le maire établisse des limites devant nos magasins. On avait mis des hangars contre le soleil et la pluie, ce qui ne bloque pas la route, ils ont tout enlevé. Plus grave, monsieur le maire, en collaboration avec les bailleurs d’ici, dit aux femmes de venir s’asseoir devant nos magasins. Nous ne sommes pas d’accord. Même si j’ouvre ma porte, ça va dépasser la ligne ».

Boubacar Linsan Sow

Boubacar Linsan Sow : « Depuis la semaine passée, le maire est venu dire qu’il a reçu l’ordre du gouvernorat. Premièrement, il a procédé à une sensibilisation, soi-disant que toutes les femmes qui occupent la voie de quitter. Ils ont cassé toutes les tables, embarquées certaines marchandises. Plus tard, les femmes se sont regroupées, elles ont dit qu’elles n’ont pas où aller, parce-que c’est elles qui s’occupent de la situation de leur famille. Elles ont été à la mairie rencontrer le maire Ismaël Condé, je ne sais pas comment elles ont fait, le maire a dit qu’ils vont trouver une solution. Le maire en question est venu dire maintenant qu’on va tracer devant les magasins et installer les femmes, les propriétaires des magasins ont dit que ce n’est pas possible on paie 7 millions, 8 millions. Et, le maire dit encore que nous on ne va pas étaler nos marchandises juste pour placer les femmes. La force ne règle rien. Si le maire Ismaël Condé envoie des pick-up envahir Madina, ce n’est pas bon. On a nos biens ici et des bandits peuvent profiter de cette situation ».

Salematou Sylla

Salematou Sylla : « Je salue le président colonel Mamadi Doumbouya, nous demandons au chef de l’État de nous aider. On n’a nulle part où aller, c’est ici que nous connaissons. Ils n’ont qu’à voir ici, c’est dans le quartier, si ce n’est pas le mal qu’ils veulent nous faire, Mamadi doit faire son possible pour nous aider. On est fatigués, on vend des chaussures ici. Il n’y a pas de place. Le prix d’une boutique, le mois, c’est trop pour nous. On ne vend que des chaussures ici, c’est ce qu’on connait. Bientôt l’ouverture des classes, on doit payer des fournitures scolaires pour nos enfants ».

Madame Bah : « La place, il y a deux rangées qu’on a faites sur la route. Maintenant, ceux de devant ont été enlevées. Toute la Guinée est là [à Madina], nous demandons à Doumbouya, à cause de Dieu, de nous laisser rester ici. Moi seule j’ai six enfants que je nourrisse. Donc, c’est là qu’on se débrouille pour les aider. Même si nos maris font certaines choses, on doit aussi s’occuper de certaines tâches. On les supplie de nous laisser être ici ».

Souleymane Diallo

Souleymane Diallo : « les autorités de la mairie sont venues nous dire d’enlever notre tabouret. Hier (lundi), les agents sont venus tirés des balles, tout le monde a fui. On a appelé le maire, il est venu faire la ligne juste devant nos portes. A quelques mètres, nous avons le droit de faire sortir nos marchandises jusqu’au territoire. On paie la taxe par an 4.500.000 francs, dès fois ils nous diminuent jusqu’à 3.500.000 francs. Nous demandons aux autorités de nous aider à avoir nos droits ».

Morlaye Sylla, secrétaire Administratif de quartier Madina École

Morlaye Sylla, secrétaire Administratif de quartier Madina École : « Le maire est venu ici, tout ce que les gens racontent qu’on a détruit des biens ou saccagé, rien de telle n’a été fait. Vous voyez la ligne, il s’agit de délimiter. C’est la mairie qui est venue le faire. Ils l’ont fait pour ne pas que les commerçants débordent, pour permettre la fluidité de la circulation. Le déguerpissement a été fait la nuit, à 22 heures, aucune marchandise n’a été touchée. Le matin, quand le maire est venu pour sensibiliser, il y a eu un groupe de personnes qui a jeté des cailloux sur le maire. Et, il y a toujours des gens qui incitent les enfants. Nous ne voulons pas qu’il y ait des problèmes, notre souhait est que les gens vaquent à leurs occupations dans la paix ».

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tel : 624693333

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