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Manipulation d’empreintes digitales : le policier Tawel Camara condamné à de lourdes peines

Le dossier du policier Moussa Tawel Camara, poursuivi pour faux et usage de faux, a connu son épilogue jeudi dernier, 12 septembre 2023, au tribunal de première instance de Mafanco. Le prévenu, accusé d’avoir photographié 42 enfants et pris leur empreinte digitale, a été condamné à 2 ans de prison, dont 10 mois assortis de sursis, et au paiement d’une amende de 2 millions de francs guinéens. Le policier devra également verser aux parties civiles la somme de 100 millions GNF à titre de dommages et intérêts, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En détention depuis le 22 septembre 2022, le policier Moussa Tawel Camara est accusé d’avoir photographié et relevé les empreintes digitales de 42 enfants. Des faits commis en 2014, pendant qu’il était bénévole au Ministère de la Sécurité et de la Protection civile.

Selon nos informations, c’est à cette période que Moussa Tawel Camara s’est rendu au quartier Yimbaya, dans la commune de Matoto, pour se livrer à cette pratique. Quelques années après, un des jeunes, ayant eu besoin d’un passeport, va découvrir au Ministère de la Sécurité sa photo et ses empreintes.  L’affaire sera aussitôt judiciarisée…

L’audience du jeudi 5 octobre 2023 a été consacrée aux réquisitions et plaidoiries.

Dans ses plaidoiries, maître Koikoi Guilavogui, qui défend les intérêts des parties civiles, a sollicité le paiement pour chacune des victimes la somme de 500 millions de francs guinéens, pour tous préjudices confondus.

De son côté, la procureure Elise Doua Guilavogui a requis une peine d’emprisonnement de 5 ans contre le policier et le paiement d’une amende de 300 millions de francs guinéens. « Le prévenu a abusé de l’état d’ignorance de ces jeunes. Leurs empreintes digitales ont été enregistrées dans les bases de données du Ministère de la sécurité. Il s’est permis de prendre l’empreinte de ces jeunes, qui étaient en ce moment mineurs, pour apposer cela sur les passeports d’autres personnes. L’ampleur de l’acte est que ces 42 personnes ne peuvent pas établir un passeport, pendant que leurs empreintes se trouvent enregistrées dans la base des données informatique du Ministère de la Sécurité…. Je vous demande de le retenir dans les liens de la prévention. Pour la répression, vous le condamnerez à 5 ans d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 300 millions de francs guinéens », a requis la représentante du ministère public.

La défense quant à elle parlait d’une procédure bâclée. Pour la défense l’enquête de cette procédure n’a pas été approfondie sinon les vrais coupables auraient été interpellés.  « Cette procédure a été bâclée. L’enquête n’a pas été approfondie. L’instruction de ce dossier n’a pas été approfondie. Moussa Tawel Camara est victime au même titre que les parties civiles. Cette affaire devait être remontée jusqu’au niveau du service informatique du Ministère de la Sécurité. Moussa Tawel Camara, au moment des faits, n’était pas photographe.  Les faits se sont déroulés en 2014, alors que Moussa Tawel est devenu policier en 2018. Les vrais coupables de cette infraction n’ont pas été interpellés. C’est pourquoi d’ailleurs, nous avons des difficultés. Le photographe, l’informaticien et le policier qui était en service, Mamadi Kourouma, sont les véritables coupables dans cette affaire… Donc je vous prie de constater que l’enquête a été bâclée et de lui accorder de larges circonstances atténuantes, en le condamnant au temps mis en prison », a plaidé maître Sory Condé, un des avocats du prévenu.

Finalement, ce jeudi, 12 octobre 2023, Moussa Tawel Camara a été déclaré coupable de faux et usage de faux. Il a été condamné à 2 ans de prison, dont 10 mois assortis de sursis, et au paiement d’une amende de 2 millions de francs guinéens. A titre de dommages et intérêts, le policier est condamné à payer aux différentes parties civiles constituées dans la procédure la somme de 100 millions de francs guinéens. La décision du tribunal de Mafanco ordonne également l’écrasement des photos et empreintes des 42 personnes enfants.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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