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Liberté de la presse en Guinée : le SPPG annonce la fin de la censure du site Guineematin.com

Depuis près de 3 mois, l’accès au site d’informations Guineematin.com était restreint par les autorités guinéennes. Après plusieurs démarches menées par l’administration générale de ce média en ligne, certaines associations de presse et le syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) et plusieurs autres acteurs, l’accès au site a été libéré dans la soirée du samedi dernier, 4 novembre 2023. Pendant qu’il s’apprêtait à lancer l’acte 2 de sa marche, appelée « assaut de la dignité », le SPPG a plutôt organisé une conférence de presse dans l’après-midi de ce lundi, 6 novembre 2023, à la maison commune des journalistes, à la Minière. L’objectif était d’informer l’opinion publique de la levée des restrictions imposées de façon illégale à Guineematin.com depuis le 15 août dernier sur le territoire national.

Entouré de l’Administrateur Général de Guineematin.com, Nouhou Baldé, de l’Administrateur du site Guinee-eco.com, Bachir Sylla, du doyen Amadou Diallo, ancien correspondant de la BBC en Guinée, de plusieurs autres journalistes et responsables du syndicat, Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse de Guinée a commencé par rappeler les actions menées par son syndicat de son entrée en action, le 4 octobre dernier, à nos jours, avant d’annoncer la bonne nouvelle.

Sékou Djamal Pendessa, secrétaire général du SPPG

« Quand on a effectué la visite au siège de Guineematin.com, le 4 octobre, depuis le bureau de Guineematin.com, on a fait une déclaration. C’était l’entrée en action du SPPG. On a commencé par une investigation. Après cela, nous étions au courant de ceux qui étaient derrière ce blocus numérique. On a donc lancé un moratoire d’une semaine pour donner la chance à ceux qui étaient en train de négocier. Le moratoire a pris fin le lundi 9 octobre. Et dès le mardi 10 octobre, nous sommes allés à la mairie de Kaloum pour déposer le premier courrier d’information en vue d’une marche pacifique le lundi 16 octobre, appelée l’assaut de la dignité, acte 1. Pendant cette première marche, vous savez ce qui s’est passé. Nous avons été gazés, frappés injuriés, jetés dans les pick-up… Vous savez qu’on s’apprêtait aussi à aller à ‘’l’assaut de la dignité acte 2’’ qui était initialement prévu aujourd’hui même, lundi 6 novembre. Le courrier était déposé à la mairie et l’acte 2 était élargi à l’intérieur du pays à travers toutes nos antennes.

Et, heureusement, ce week-end, on a atteint les 100% de l’objectif qu’on s’était fixé au début du combat, la libération définitive du site Guineematin.com. Mais, puisque dans toutes nos communications on a dit qu’il suffit juste de libérer Guineematin.com, nous on allait nous retrouver pour stopper la dynamique. Donc, pour être en cohérence avec notre déclaration, nous avons décidé de suspendre nos actions de protestation », a déclaré le secrétaire général du SPPG.

En prenant part à cette conférence de presse organisée par le syndicat, l’Administrateur Général du site Guineematin.com a tenu à remercier tous ceux, de près ou de loin, ont œuvré pour la libération de Guineematin.com, plus particulièrement le syndicat qui s’est fait entendre à travers une marche.

« Il n’y a pas que le syndicat, il y a beaucoup de personnes qui ont essayé d’aider le mieux qu’ils ont pu. Il y en a qui ont utilisé le téléphone, il y en a qui se sont déplacés pour aller voir des personnalités. Autour de la table, vous voyez le doyen Amadou Diallo (ex correspondant de la BBC en Guinée), qui fait partie des personnes qui ont fourni assez d’efforts pour qu’on libère le site. J’ai parlé avec des confrères qui m’ont demandé qui a libéré le site ? J’ai dit malheureusement que je n’ai pas d’infos, je ne sais pas qui l’a fait, je sais que beaucoup se sont levés. Certains ont prié dans les mosquées, dans les églises pour à Dieu de nous aider, beaucoup de sacrifices ont été consentis… Il y a des journalistes qui ont fait ce qu’ils ont pu. Mais, ce qui est indéniable, c’est qu’on a vu le syndicat dans la rue au delà des déclarations, au delà de ce qu’il (Sékou Jamal Pendessa) a dit : on est venu, on a investigué, on vous accompagne ». Mais au delà des paroles, au delà des écrits, nous les avons vus dans la rue se faire maltraiter, se faire interpeller, blesser, attaquer… mais le syndicat a tenu. Vous l’avez entendu, une autre manifestation était en vue. En tant que chef de cette entreprise, je n’ai pas les mots justes pour remercier, exprimer suffisamment le ressenti qu’on a, nos remerciements au syndicat… Depuis plus de neuf ans, Guineematin est actif, jusqu’à présent, on n’avait pas vécu une telle situation. Au départ, on a entendu tous les propos mensongers qui ramenaient ça à des problèmes techniques. On n’a jamais accepté de priver nos lecteurs de l’accessibilité du site. Quand il y a eu des problèmes techniques, on s’est toujours investi pour rendre le site disponible… On remercie tous ceux qui ont aidé, des personnes connues ou anonymes ».

Venu soutenir Guineematin.com qui a traversé une longue période de vache maigre, Amadou Diallo, ancien correspondant de la Radio BBC en Guinée, a félicité le personnel et l’administration du site Guineematin.com qui ont su surmonter cette censure.

Amadou Diallo, ancien correspondant de BBC en Guinée

« Je suis là pour dire que je suis un lecteur de Guineematin.com en tant que journaliste et citoyen. Dire que j’ai été touché par la censure qui a frappé Guineematin.com comme j’ai été touché par ce qui était arrivé à Sabari et d’autres médias avant. Je pense qu’il est important de féliciter le personnel de Guinéematin.com et de l’inquisiteur et les administrations qui ont su résister à cette censure. Ce n’était pas facile pour les entreprises de presse en question. Je pense également qu’il est important, et d’ailleurs c’est la raison fondamentale qui fait que je suis là puisque j’ai vu le syndicat à l’œuvre, les journalistes que vous êtes se faire gazer, puis arrêter le jour de la marche de l’acte 1 de l’assaut de la liberté, nous avons vu les vidéos qui étaient difficiles à voir. Je pense que cela a dû interpeller tout le monde sur la violence avec laquelle cette marche a été dispersée. Mais, malgré tout cela, le syndicat est resté debout. C’est pourquoi je voudrais féliciter le syndicat et tous ceux qui sont derrière son secrétaire général, Sékou Djamal Pendessa », a dit ce doyen de la presse guinéenne, avant d’inviter la jeune génération de journalistes à se battre pour l’indépendance de la presse. Car pour lui « la lutte de la liberté de la presse incombe aux journalistes ».

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél. : 626-66-29-27 

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