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Importation de carreaux à Conakry : 2 guinéens poursuivis par 2 turcs pour escroquerie, faux et usage de faux

Souleymane Baldé et son frère Ibrahima Baldé sont jugés au tribunal de Dixinn pour escroquerie, faux et usage de faux. Ces deux opérateurs économiques sont poursuivis par deux ressortissants Turcs Murat Sen et Soner Yaldiz dans une affaire d’importation de carreaux. Leur procès s’est ouvert ce mardi, 14 novembre 2023. A la barre, Souleymane Baldé a nié les faits mis à sa charge avant d’accuser les deux turcs de l’avoir plutôt trompé, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans sa déposition, le prévenu Souleymane Baldé a expliqué la genèse de cette procédure. « Ils ont travaillé chez moi en 2017. J’ai aimé leur travail. C’est ainsi que j’ai décidé de travailler dans la menuiserie moderne. Je suis allé en Turquie, on a discuté sur le projet. Murat Sen m’a parlé de 500 000 dollars. Je suis revenu en Guinée pour expliquer ça à mon frère. Il n’était pas d’accord. Mon frère a estimé que le financement de 500 mille dollars dans ce projet est trop. Mais, j’ai réussi à le convaincre. C’est ainsi que je leur ai demandé de venir en Guinée. Ils m’ont fait savoir qu’ils n’ont pas les moyens pour venir.  J’ai envoyé leurs billets. Ils sont venus. On a discuté et on est tombé d’accord. Après, on a contacté le cabinet de maître Zegbela Togba où on a signé le contrat de partenariat.  Quand le contrat et le statut de partenariat sont signés, Murat Sen est reparti en Turquie. J’ai envoyé 500 mille dollars dans leur compte. Le produit est embarqué. Mais en dehors de ces 500 mille dollars, j’ai investi plus de 9 milliards de francs guinéens pour le dédouanement, le transport et autres frais. Quand on a commencé à travailler, j’ai laissé l’usine. J’ai pris un appartement pour eux. J’ai donné ma voiture, je mets le carburant. Mais quand on a commencé de travailler j’ai constaté que quand les clients viennent, ils ne reviennent plus. J’ai compris que notre prix n’était pas compétitif. C’était trop cher. Le même produit de carreaux marbres qu’on achetait à 500 dollars en Turquie était vendu à 110 dollars en Ukraine. La première année, on a perdu 600 millions de francs guinéens. La deuxième année, on a perdu 2 milliards de francs guinéens. C’est ainsi que j’ai décidé de changer le lieu de commande. J’ai décidé de faire la commande en Égypte, en Chine, en Inde, à Dubaï… Finalement, il a chassé tout le personnel, excepté 4 employés. A partir de là, les discussions ont commencé. Ils sont devenus tout le temps nerveux. Après 2 ans de travail, ils sont venus demander de renégocier le contrat. Mais je leur ai dit que le contrat qu’on a conclu est de 10 ans. Tant que les 10 ans ne finissent pas, il ne va pas aller travailler ailleurs. Actuellement, il me doit 38 mille dollars de TVA que j’ai envoyé et un chèque de 100 millions de francs guinéens. En plus, dans le cadre de notre partenariat, ils n’ont rien apporté. Sauf, ils m’ont dit qu’ils peuvent créer, fabriquer et faire le montage. On a travaillé pendant 2 ans après, ils ont demandé de renégocier le contrat parce que j’ai décidé de changer le lieu de commande. Or, dans le contrat, ce n’était mentionné nulle part qu’on achète les produits en Turquie.  Ils m’ont dit qu’ils n’ont rien. C’est moi qui ai investi tout. Je n’ai jamais reçu un franc de leur part.  Même en Turquie, dans la voiture où on roulait, ils m’ont facturé 200 dollars pour ça », a expliqué l’opérateur économique devant le juge Ousmane Simakan.

De son côté, le plaignant a expliqué qu’il n’a signé aucun accord de partenariat avec Souleymane Baldé. Pour lui, sa signature a été falsifié par le prévenu et son avocat. « Je n’ai pas signé un accord de partenariat avec Souleymane Baldé. Il n’y a aucun contrat entre nous. Il a falsifié ma signature.  Ce n’est pas moi qui ai signé ce contrat. C’est lui et son avocat qui ont fait le faux document… Je ne lui ai pas donné de l’argent, je n’ai rien pris avec lui. Mon apport c’est mon expérience. Les 100 millions de francs guinéens dont il parle m’appartiennent », a déclaré Murat Sun à la barre.

Le tribunal a renvoyé le dossier au 28 novembre 2023 pour la continuation des débats.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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