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Retrait du Niger, du Mali et du Burkina : l’UDRG dénonce ceux qui « prennent du plaisir à humilier la CEDEAO »

Mamadou Tahirou Diallo, Secrétaire National chargé à la communication du parti UDRG

Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, réunis autour de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont décidé de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ils accusent l’instance sous-régionale, qui leur a infligé des sanctions suite aux putschs militaires, d’être sous le diktat de puissances occidentales. De nombreux acteurs politiques dénoncent ce retrait de la CEDEAO, à l’image de l’Union pour la démocratie et renaissance de la Guinée (UDRG) dirigée par Bah Oury. Pour Mamadou Tahirou Diallo, Secrétaire national chargé de la communication de l’UDRG, interrogé par Guineematin.com, l’argument brandit par les militaires au pouvoir dans ces 3 pays ne passe pas. Il dénonce ceux qui ont pris le malin plaisir d’humilier la CEDEAO.

Dimanche dernier, 28 janvier 2024, le Niger, le Burkina Faso et le Niger ont décidé de quitter la CEDEAO. Ils évoquent les sanctions de la CEDEAO, une institution sous influence, disent-ils, pour justifier leur retrait.

 Mamadou Tahirou Diallo, secrétaire national chargé à la communication du parti UDRG, estime que les sanctions de la CEDEAO n’en sont pas le réel motif. Les raisons sont à chercher ailleurs. « C’est une annonce inopportune, inefficace, sous prétexte de défendre le panafricanisme. Aujourd’hui, le panafricanisme ne consiste pas à tenir des discours va-t’en guerre face à une institution qui a survécu depuis les années 1970. Il exige plutôt qu’on se retrouve, ensemble, qu’on discute et qu’on trouve des solutions africaines et régionales. Des pays tels que le Mali, le Burkina Faso, le Niger, qui sont des membres fondateurs de la CEDEAO, ne peuvent pas prétendre que l’organisation sous-régionale est dirigée par des puissances étrangères tout en s’alliant de l’autre côté avec des États comme la Russie. L’Alliance des Etats du Sahel est une organisation dirigée par la Russie, c’est pourquoi ils n’acceptent pas des pourparlers avec la CEDEAO. Au sein de notre formation politique, nous l’avons dit, la CEDEAO a montré toutes ses faiblesses, mais elle est également une organisation qui doit exister. Nous devons nous organiser pour que la CEDEAO serve l’intérêt du peuple et non celui des dirigeants. Les discours que nous entendons avec les militaires au pouvoir, ils n’ont que des ambitions pour se maintenir. Dès qu’il y a une pression sur les militaires pour qu’ils rendent le pouvoir dans un délai normal, c’est ce qui fait le problème de l’alliance des États du Sahel. Au départ, la CEDEAO a été proche du Mali. Le problème a commencé lorsqu’elle a exigé le retour à l’ordre constitutionnel. La CEDEAO n’a jamais bâillonné la souveraineté d’un État, il faut le reconnaître. Nous sommes face à une situation où les uns et les autres prennent du plaisir à humilier la CEDEAO et à détourner la vision de la jeunesse. L’avènement d’un militaire au pouvoir a des limites. C’est pourquoi Thomas Sankara a dit : ‘’un militaire sans formation politique est un danger pour la nation’’. Il faut que le peuple se réveille pour exiger un retour à l’ordre constitutionnel. Nous sommes à une phase où le peuple doit demander des résultats à ces personnes qui s’accaparent du pouvoir de façon illégale… Donc, les sanctions de la CEDEAO ne sont pas la motivation, les raisons sont ailleurs », soutient Mamadou Tahirou Diallo.

Pour ce qui est de la Guinée, dirigée par des militaires qui ont renversé Alpha Condé le 05 septembre 2021, Mamadou Tahirou Diallo salue les efforts actuels en matière de diplomatie. « Il faut reconnaître, malgré tout ce qu’on dit actuellement, avec toutes les tensions, l’une des forces de notre transition, comparativement aux autres, le CNRD y compris le gouvernement, ne nous met pas dans des situations compliquées en matière de diplomatie internationale. L’ensemble de nos relations sont maintenues. Il faut dire la Guinée est l’un des pays fondateurs de la CEDEAO, nous allons nous appliquer et continuer à fonctionner avec la CEDEAO. Toute décision allant dans le sens de retirer la Guinée serait une décision qui ne va pas être acceptée par le peuple de Guinée. Tout ce que la CEDEAO demande, c’est un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Ce n’est pas de la mer à boire. Ça devient ainsi lorsque vous avez une raison de vous maintenir au pouvoir, et nous n’allons pas l’accepter. La CEDEAO doit renforcer ses pouvoirs, ses prérogatives. Il faut aussi l’accompagner pour qu’elle soit une CEDEAO des peuples, elle ne doit pas disparaître. Les autorités Guinéennes doivent être vigilantes par rapport à tous ces éléments, pour pouvoir nous maintenir sur une position de coopération avec l’ensemble de nos voisins », conseille le secrétaire national à la communication de l’UDRG.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

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