Les citoyens du district de Boullèré, relevant de la sous-préfecture de Donghol Touma, dans la préfecture de Pita, ont inauguré, dans la ferveur, un poste de santé dans leur localité. La cérémonie a eu lieu dans la journée du dimanche, 3 mars 2024, à Boullèré centre, en présence de nombreuses personnalités, mais aussi d’une foule importante d’anonymes. La construction du poste de santé, financée par les fils et filles de Boullèré, a coûté la bagatelle de 472 millions 509 mille 250 francs guinéens. Un ouf de soulagement pour les populations locales, qui parcouraient parfois de longues distances pour certains soins vitaux, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial.
Le poste de santé en question est composé d’un bureau médical, d’une salle d’accueil, d’une pharmacie, d’un laboratoire, d’une salle d’accouchement, d’une salle de soins, d’une salle d’observation et d’un magasin, entièrement opérationnel. En plus, le logement du personnel médical comprend cinq pièces, dont deux chambres, un salon, une salle à manger, un magasin et des toilettes.
Dans son discours, Ibrahima Bah, porte-parole de l’Association des ressortissants de Boullèré à cette cérémonie, est revenu sur l’origine du projet avant d’expliquer les étapes de la mise en œuvre dudit projet.
« La matérialisation de ce projet de construction d’un poste de santé est née d’un constat collectif des habitants de Boullèré. Ce constat portait sur la souffrance et les difficultés liées au manque de soins de santé adéquats dont les habitants de Boullèré étaient permanemment confrontés. Ces souffrances et difficultés étaient surtout accentuées à l’endroit des personnes à mobilité réduite qui sont : les enfants, les femmes en état de famille, et les personnes en âge avancée. Cette situation avait ainsi contraint les filles et fils de Boullèré à se mobiliser et à joindre leurs efforts afin de trouver une solution définitive face à cette souffrance liée à l’accès aux soins de santé. Ainsi, très rapidement, une commission de travail a été mise en place pour identifier les besoins nécessaires à la réalisation de ce projet. Après avoir effectué minutieusement une étude de faisabilité dudit projet, le coup de la réalisation fut déterminé à une somme de 472 millions 509 mille 250 GNF. C’est ainsi que la collecte de fonds fut lancée à l’endroit de toutes les filles et fils de Boullèré, à travers le monde, mais aussi auprès des personnes de bonnes volontés qui nous ont apporté leur soutien. Après le recouvrement d’une bonne partie du montant, le travail est commencé le 26 février 2021 », a-t-il fait savoir.
Malgré l’achèvement de la construction de l’édifice, Ibrahima Bah a fait savoir que les moyens humains et les équipements pour le fonctionnement ne sont pas totalement obtenus.
« Nous rappelons ici que l’acquisition du personnel médical et des matériels de soins indispensables au bon fonctionnement du Poste de Santé n’est pas encore effective. Ces matériels sont, entre-autres, les kits sanitaires pharmaceutiques qui renferment des médicaments d’urgence et des médicaments essentiels pour la prise en charge des maladies au niveau local. Nous avons également un laboratoire non équipé qui, aujourd’hui, pour être opérationnel, doit être doté d’un microscope, des kits de test de laboratoire, d’une machine de conservation, d’un réfrigérateur, de kits et accessoires essentiels pour les analyses biomédicales. Nous avons également besoin d’un médecin généraliste de santé public mais aussi d’intégrer ce nouveau poste de santé parmi ceux qui bénéficient de produits pharmaceutiques offerts par les autorités sanitaires du pays. Nous devons aussi doter ce poste santé d’une source d’adduction d’eau potable d’un forage, d’une clôture, d’un moyen de transport et l’aménagement d’un espace vert autour du bâtiment ».
Devant cette situation, Ibrahima Bah lance un appel à l’aide aux autorités de la transition. « Face à ces matériels et la prise en charge du personnel médical, qui coûtent excessivement chers avec nos moyens financiers limités, nous les habitants du district de Boullèré, nous lançons vivement un appel de soutien à l’endroit des autorités de notre pays, de nous soutenir dans la finalisation de ce projet afin que les fruits des efforts fournis jusque-là par les habitants de Boullèré soient pleinement récoltés et que l’accès aux soins médicaux soit une réalité effective pour les habitants de Boullèré et toute autre personne qui y viendra pour des soins», a-t-il sollicité.
Pour sa part, Ibrahima Sory Diallo, maire de la commune rurale de Donghol Touma, a invité les bénéficiaires à prendre soin de l’ouvrage.
« Je tiens à vous à vous remercier pour votre présence à cette cérémonie d’inauguration du poste de santé de Boullèré. Cette inauguration représente un moment fort car elle est synonyme d’un accès aux soins de santé primaires profitables à tout le monde. Je voudrais également remercier et féliciter les ressortissants et résidents du district de Boullèré qui ne ménagent aucun effort pour l’amélioration des conditions des populations de Boullèré. A cette occasion, je leur demande de prendre soin de ce poste de santé dans l’intérêt de tous », a-t-il dit à la communauté.
L’inauguration de ce poste crée une immense joie au sein de la communauté de Boullèré. Kadiatou Bah, la soixantaine, présente à cette cérémonie, n’a caché sa satisfaction. Après 17 ans de marche entre Boullèré et les autres localités environnantes, elle se dit heureuse de voir un tél bijou réalisé dans son propre village. « Aujourd’hui, nous sommes très contents. Nous remercions les membres de la commission qui se sont investis pour la mise en place de ce poste de santé pour les populations de notre district de Boullèré. Tout le monde est content aujourd’hui, mais moi Kadiatou Bah, je suis plus que contente. Je suis contente dans la mesure où, il y a de cela 17 ans, je marche pour aller travailler dans des postes de santé. Si quelqu’un tombe malade à Boullèré, c’est moi qui l’accompagne à l’hôpital soit à Pita centre, soit à un poste de santé d’une des localités environnantes. Si aujourd’hui, nous inaugurons un poste de santé chez nous ici, nous ne pouvons que nous en réjouir et remercier Dieu », s’exclame-t-elle.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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