Le tribunal de première instance de Mafanco a été le théâtre d’un procès inédit mardi 30 avril 2024. Ce procès criminel implique Djibril Diakité, chauffeur de profession. Il est accusé de « viol » sur sa passagère de nationalité malienne. Des faits qu’il a réfutés à la barre. L’accusé a admis avoir eu des relations sexuelles avec la plaignante, mais il jure que celle-ci était consentante, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
L’affaire remonte en 2021, lorsque la plaignante du nom de Fadima Sidibé, âgée de 16 ans (selon les parents de la victime) s’est embarquée à bord d’un véhicule de transport en commun à Bamako (République du Mali) à l’effet de se rendre à Conakry. Ne connaissant pas Conakry, la jeune fille devait être remise à son oncle par le chauffeur Djibril Diakité, à l’arrivée. Mais vu le déplacement de celui-ci à l’intérieur du pays, le chauffeur était obligé de garder la fille pendant plusieurs heures avant qu’elle ne soit livrée à sa tante par le chauffeur à la T5.
« Je suis chauffeur Conakry-Bamako. C’est un dimanche, j’étais à Bamako, lorsque mes clientes m’ont informé qu’elles ont fini les achats et qu’on pouvait bouger pour Conakry. Mais, il me restait deux passagers pour atteindre le quorum. Soudain, Fadima Sidibé et une autre passagère sont arrivées. Elle devait à l’arrivée payer. C’est son oncle dont on m’a passé le numéro qui devrait venir la chercher et payer mon argent. Nous sommes arrivés à 4 heures à Madina (Conakry). Moi je suis allé dormir dans la voiture d’un ami, et eux, je les ai laissés dans la voiture. Le matin, j’ai pris mon téléphone pour appeler son oncle pour l’informer de notre arrivée. Malheureusement, il m’a dit qu’il se trouvait à Siguiri. Le matin, puisque ses parents tardent à venir la rechercher, j’ai décidé d’envoyer la voiture au lavage à G’bessia. Arrivée, elle a demandé de se laver, mais pas au lavage là-bas. Elle-même a dit qu’elle préfère se laver dans le motel d’à côté. C’est ainsi que j’ai payé 5000 fg pour qu’elle aille se laver là-bas. Après ça, j’ai payé aussi 30 mille pour la chambre de passage. Elle était bien au courant qu’on partait dans un motel, elle était consentante. Après, sa tante m’a appelé de l’envoyer au carrefour T5, puisque la famille se trouve vers Entag. Je l’ai remise à sa famille, puis j’ai continué », a-t-il expliqué l’accusé d’une trentaine d’années.
À la demande du tribunal pourquoi alors la fille vous a-t-il déclaré si elle était consentante comme vous le dites ? L’accusé rétorque : « C’est quand elle a commencé à vomir que ses parents ont cherché à comprendre qui est derrière la grossesse ».
En revenant sur la déposition de la victime faite à l’enquête préliminaire pour affronter les dires de l’accusé à la barre, le président du tribunal a lu ceci : « Il a déplacé deux mototaxis pour aller me violer. Après l’acte, il m’a envoyé chez mon oncle Dioubaté. Arrivée à la maison, j’ai expliqué à ma tante. C’est ainsi qu’on est allés à sa recherche, puis il a été arrêté à Kankan ».
Dans sa prise de parole, le substitut du procureur a demandé la requalification des faits de viol en atteinte sexuelle, puisque la victime est âgée de 15 ans. Sans trop s’étaler, il a demandé au tribunal de retenir l’accusé Djibril Diakité pour les atteintes sexuelles. Pour la répression, de le condamner à 2 ans et 3 mois d’emprisonnement ferme, et au paiement de 2 millions d’amende.
Pour le pool des avocats de la défense, le fait que le substitut du procureur ait requis la requalification des faits, il n’y a pas de situation aggravante en la matière. Ils ont tenté de démontrer l’innocence de leur client. Ils ont plus tôt sollicité du tribunal de condamner l’accusé au temps mis en prison soit 2 ans 6 mois. Une peine plus consistante que celle requise par le procureur, 2 ans et 3 mois.
Ainsi, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 8 mai 2024.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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