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Vol à main armée, association de malfaiteurs à Conakry : l’adjudant Salifou Soumah ‘’Lif’’ et 7 autres condamnés 

L’adjudant Salifou Soumah, connu sous le nom de Lif, et 7 de ses coaccusés ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs, vol à main armée, utilisation illicite d’armes de guerre et complicité. Dans le verdict rendu la semaine dernière au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma, ils ont écopé de 4 ans d’emprisonnement. Ils ont eu beaucoup de « chance » puisque le parquet avait requis leur condamnation à 10 ans d’emprisonnement, avec une période de sureté de 5 ans, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pourtant, devant cette juridiction criminelle, les accusés avaient tous plaidé non coupables des charges articulées contre eux lors de la phase des interrogatoires. Ils disent même avoir été torturés.

« Il y a eu vol à Madina, à Lambanyi, à Gomboya… », avait dit le représentant du Ministère Public qui affirme que les charges portées contre les accusés sont suffisamment établies à leur égard. « Je ne dirai pas qu’il y a eu mort d’homme lors des opérations, mais il y a eu utilisation illicite d’armes… Le Ministère public a constaté que ces prévenus sont nuisibles à la société. Il faut faire en sorte que la société puisse être débarrassée de ces personnes. C’est pourquoi, le ministère public que je représente requiert qu’il vous plaise de retenir les accusés ici présents dans les liens de la prévention. Pour la répression, de les condamner tous à 10 ans d’emprisonnement, avec une période de sureté de 5 ans », avait requis le magistrat.

Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont fustigé les réquisitions du ministère public. Ils estiment que leurs clients sont victimes de règlements de compte et demandent au tribunal de « passer outre les réquisitions du ministère public. »

« Nous sommes à combien d’années ? Nous invitons le parquet d’apporter la preuve de la constitution de la bande organisée. Que fait-on du principe de présomption d’innocence ? Leurs droits ont été violés, ils ont été torturés. Il ne s’agit pas de dire, de déclarer, il faut le prouver. À beau demander où est l’arme, elle n’existe pas. Il n’y en a pas… Soustraction ? Où est-elle ? Les parties civiles refusent de comparaître. Où est l’arme ? Qui a été victime de l’arme ? Il y a eu vol. Qu’est-ce qui a été volé ? De l’or ? Des habits ? Que le parquet nous démontre qu’au moins deux d’entre eux ont été arrêtés ensemble en train de commettre une infraction. Il n’y en a pas. Je vous prie de les renvoyer des fins de la poursuite pour délit non constitué en application des dispositions de l’article 544 du code de procédure pénale. Depuis quatre ans, le parquet n’a pu présenter de preuves. Toutes ces personnes ont une activité. Le parquet pense que comme Lif est un agent, il a la main pour fournir des armes. L’association de malfaiteurs ne peut pas être retenue contre eux. On parle de vol à main armée. On ne voit aucun objet volé ni de victime. La partie civile a déclaré que c’est le Général Fabou (ancien directeur central de la police judiciaire, ndlr) qui l’a appelé pour lui dire que ses voleurs ont été arrêtés. Comment elle peut porter plainte à la brigade de recherche de Kipé et quelques mois après la plainte, c’est le général Fabou qui l’appelle ? Il y a des antécédents entre eux… En cas de condamnation, nous sollicitons de larges circonstances atténuantes en application des dispositions de l’article 116 en son point 3 de les condamner au temps mis en prison… »

Maître Alseny Aïssata Diallo, également avocat de la défense, va également dénoncer cette procédure comme un règlement de compte. « C’est une procédure de règlement de compte. Lif par exemple, le Commissaire Fabou dit qu’il n’est pas dans son esprit d’équipe. L’ordonnance de renvoi n’a aucun détail. Aucun de nos clients n’a été pris la main dans le sac. Je vous demande de faire application de l’article 497 alinéa 2 du code de procédure pénale qui se base que sur des éléments de preuves. Il n’y a pas de preuves. Il n’y a pas de scellés. Je vous prie de les rétablir dans leurs droits et de les libérer pour rejoindre leurs familles », a-t-il plaidé.

Le tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, a déclaré les accusés coupables des faits mis à leur charge. Pour la répression, ils ont écopé de 4 ans d’emprisonnement, soit le temps mis en prison. Ils recouvrent ainsi la liberté.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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