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Aggravation de la faim en Afrique de l’Ouest : le Mali dans le rouge, la Guinée, le Bénin, le Ghana et la Côte d’Ivoire ‘’épargnés’’ (rapport)

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« Près de 55 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et du Centre auront du mal à se nourrir pendant la période de soudure de juin à août 2024 ». Telles sont les prévisions du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS). Ledit Comité envisage une aggravation de la faim dans les prochains mois au niveau de ces deux régions du continent. Et, la situation serait « particulièrement préoccupante » dans le nord du Mali où « 2 600 personnes risquent de souffrir d’une faim catastrophique ». D’autres pays ouest-africains comme le Nigeria et la Sierra Leone sont aussi concernés par ce problème qui dénote de l’aggravation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique. Cependant, la Guinée et d’autres pays comme le Ghana et la Côte d’ivoire sont épargnés de cette situation.

Les guerres, les conflits armés, la sécheresse, les inondations, l’érosion des sols, les invasions de criquets, les dévaluations monétaires, l’inflation galopante, la stagnation de la production et les barrières commerciales sont autant de facteurs qui engendrent et aggrave la faim en Afrique. Mais, l’insécurité alimentaire en Afrique de l’ouest et du centre semble particulièrement préoccupante. Et pour cause, « la production céréalière pour la campagne agricole 2023-2024 accuse un déficit de 12 millions de tonnes, tandis que les disponibilités céréalières par habitant sont en baisse de 2 % par rapport à la dernière campagne agricole ».

Selon le CILSS, « 16,7 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë et plus de deux ménages sur trois n’ont pas les moyens de s’offrir une alimentation saine (en Afrique de l’ouest et du centre).  En outre, 8 enfants sur 10 âgés de 6 à 23 mois ne consomment pas le nombre minimum d’aliments requis pour une croissance et un développement optimum ». Ce qui illustre une situation alarmante de malnutrition dans ces deux régions du continent.

« Il est temps maintenant de passer à l’action. Nous avons besoin que tous les partenaires s’engagent, adoptent et mettent en œuvre des programmes innovants pour éviter que la situation ne devienne incontrôlable… Nous devons investir davantage dans le renforcement de la résilience et les solutions à long terme pour l’avenir de l’Afrique de l’Ouest », a déclaré Margot Vandervelden, directrice régionale par intérim du PAM pour l’Afrique de l’Ouest.

En décembre 2023, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et d’autres agences onusiennes comme la FAO et l’UNICEF avaient alerté sur les risques d’aggravation de la faim et de la malnutrition en Afrique de l’ouest au cours de l’année 2024. Ils avaient aussi interpellé les gouvernements sur la nécessité d’« agir d’urgence pour sauver des millions de vies » dans cette région du continent.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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