Dame Kadiatou Diallo a comparu devant le tribunal correctionnel de Dubréka dans la journée du mardi 21 mai 2024. Elle est accusée de destruction d’édifices privés au préjudice de Mamadou Maka Diallo. Appelé à la barre, la prévenue ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Selon nos informations, Kadiatou Diallo occupait un domaine acheté par Mamadou Macka Diallo à Dubreka, dans le quartier Tobolon. Courant année 2023, Macka Diallo a plusieurs fois tenté de faire quitter la famille de Madame Kadiatou Diallo sur son terrain sans succès, jusqu’à ce qu’il soit allé à la justice et obtenu une décision pour la faire quitter. Au cours de cette étape Macka Diallo a proposé de donner 10 millions GNF comme frais de transport.
La famille de Kadiatou a exigé 40 millions. Cette position de la famille a poussé Maka Diallo à les faire quitter de force avec l’appui de la Gendarmerie et un huissier. Lorsqu’il a fini de faire sa construction, la famille de Kadiatou Diallo s’y serait introduite pour casser les biens de Maka.
A la barre, Kadiatou Diallo ne reconnaît pas les faits. Elle affirme être plutôt la propriétaire des lieux, mais qu’elle a été expropriée. « C’est lui qui nous a accusés, il nous a trouvés et démoli là où nous sommes. Depuis 19 ans je vivais là avec ma famille. Depuis qu’il a démoli là-bas, nous sommes chez les voisins. Quand nous sommes repartis là-bas, il nous a envoyé en prison durant 4 jours. Je ne sais pas s’il a construit là-bas ou pas. Nous sommes à côté, il a érigé une clôture. Depuis qu’on a quitté, on ne sait rien de ce qui se passe à l’intérieur. On a revendu notre concession à Coza pour acheter à Dubréka. Il est venu nous dire que quelqu’un lui a revendu là-bas, du coup on lui a demandé de nous montrer la personne. Il est venu nous déloger à 05 heures. Depuis, on ne connaît rien. C’est ma maison qu’on a démolie et il m’a fait sortir. Nous, on ne peut pas détruire, je suis une vieille femme. S’il y a des témoins, ils peuvent venir. Maka a dit qu’il veut récupérer là-bas, je lui ai dit de nous donner 40 millions. C’est monsieur Boubacar qui nous a vendu, lui on ne sait pas qui est derrière la vente. Les gendarmes sont venus là-bas pour nous demander de prendre les papiers, c’est ce que je connais. Le reste, je ne sais pas si sa maison a été gâtée ou pas », a-t-elle déclaré
Mamadou Macka Diallo, entrepreneur, domicilié à Hamdallaye, va à son tour donner sa version des faits. « J’ai acheté un domaine à Kagbelen, c’est Amadou Oury qui a acquis le domaine en 1996. Lorsqu’il était prêt à me revendre, le lieu était occupé. Ils ont été installés là-bas en attendant. Eux aussi, ils sont venus revendre le domaine à quelqu’un à 40 millions. Le mari de Kadiatou DIALLO m’a appelé, pour me dire de leur donner le transport, ils vont aller à Khouria là où ils ont construit. Kadiatou elle, a son jeune frère à Bonfi, ils se sont réunis là-bas. Je leur ai proposé un montant de 5 millions pour le déplacement. Ils ont appelé plus de 20 personnes à Bonfi. Par générosité, je lui ai donné 10 millions. Lorsqu’ils sont sortis, ils sont revenus encore me dire de donner 40 millions. J’ai répondu que c’est impossible, je n’ai pas cet argent. Ils m’ont dit, comme j’ai refusé, de dire au cédant qu’ils ont refusé de quitter. Kadiatou me l’a dit pour que celui-ci leur donne 40 millions. Lorsqu’on a obtenu la décision de justice, Amadou Oury Diallo est mon cédant. Le 22 décembre 2023, l’huissier est venu pour exécuter la décision. Ils ont détruit ma maison, ça a été complètement pillé. Ils ont arraché les portes, même les carreaux. Kadiatou Diallo, Boubacar Sidy, Adama Sira, la femme de Boubacar Sidy, qui a appelé sa famille à côté pour les aider à casser ma maison. Après, j’ai fait constater les dégâts par un huissier. Ce jour, j’étais à l’intérieur du pays. Le lendemain, j’ai pris un huissier et un avocat pour aller faire le constat. Kadiatou était présente. Le locataire qui était là-bas me devait 3 à 4 mois. Il y a complicité avec le locataire. C’est lui-même qui m’a informé. Il a quitté le même jour. Le mur, les tôles, les antivols, même les carreaux, ils ont tout enlevé. Devant mon avocat, l’huissier et un gendarme, Kadiatou Diallo a dit que ça fait un but par tout », a-t-il expliqué à la barre.
Après ces explications, le tribunal a ordonné un transport judiciaire le 18 juin 2024 à Tobolon.
Ismaël Diallo pour Guineematin.com
