Accueil A LA UNE Retrait des licences de FIM, Espace et Djoma médias : « L’État...

Retrait des licences de FIM, Espace et Djoma médias : « L’État est allé très loin », estime Alpha Kabinet Doumbouya

Alpha Kabinet Doumbouya, vice-président de l'AJG

Contre toute attente, un arrêté du ministère de  l’information et de la communication a annoncé hier, mercredi 22 mai 2024, le retrait des licences de plusieurs médias en Guinée. Cette décision du ministre Fana Soumah a particulièrement visé la Radio et la Télévision Espace, le groupe Djoma TV, et la radio FIM dont les chaînes avaient été coupées sans préavis par Canal+ instructions de la HAC.

Cette action des autorités de Conakry a suscité une forte réaction de la part des associations de journalistes guinéens, qui déplorent une atteinte grave à la liberté de la presse. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce jeudi 23 mai 2024, le président de l’association des journalistes de Guinée (AJG), Alpha Kabinet Doumbouya, s’est dit surpris quant à cette situation, appelant à la recherche de solutions pour sortir de la crise actuelle.

« Par rapport à cette actualité, c’est un arrêté qui a surpris tout le monde. En tant que journaliste (30 ans dans la corporation), je dis que c’est une grande surprise et je souhaite qu’on trouve une solution rapide à cette crise. Parce que c’est comme ça qu’il faut l’appeler maintenant. En tant que président d’une association de presse, je voudrais d’abord engager mon association à une contribution rapide quant à la recherche de la solution. Et essayer aussi de comprendre ce qui est arrivé. Dans le monde médiatique sur l’ensemble de la planète, il y a les valeurs que nous préservons : c’est la défense de la liberté de presse et la liberté d’expression. Si nous assistons à une situation pareille, on se demande ce qu’il s’est passé. Parce que dans les principes nous disons que l’État c’est d’abord la puissance… Malheureusement, je n’ai pas eu à parler avec l’un des journalistes des médias concernés par cette mesure, mais je me considère comme un membre de la famille de la presse nationale. Donc, ce qui arrive nous touche tous. Mais le souci de l’AJG se trouve à deux niveaux. D’abord, au niveau de l’emploi des journalistes, mais aussi le droit à l’information des citoyens. Si la situation n’est pas trouvée, nous allons assister à deux malheureuses réalités. C’est que les emplois seront perdus et les citoyens n’auront pas droit à l’information. Cela n’est pas normal dans un pays qui est signataire de l’objectif du développement durable (ODD) », a expliqué M. Doumbouya.

Plus loin, le président de l’association des journalistes de Guinée invite tous les acteurs à ne pas s’agiter. Il privilégie un dialogue franc entre les autorités et les médias.

« Ce qui est quand-même salutaire, nous avons écouté hier le président de l’URTELGUI, Aboubacar Camara. Il dit qu’il ne sert à rien de bomber les torses, il faut aller au dialogue, discuter pour voir ce qu’il faut faire par rapport à cette mesure drastique pour ne pas que des centaines de jeunes passionnés du journalisme perdent leur travail. J’aime à dire souvent que la presse et l’État, ce sont des cousins germains. Il faut aller vers les décideurs politiques et puis essayer de savoir ce qui s’est passé réellement. Parce que depuis quand ces médias existent, fonctionnent ? Ce n’est pas à la dernière minute qu’on peut constater le non-respect de certaines règles comme le mentionne l’arrêté. L’État est allé très loin… Si nous fermons trois médias selon la volonté politique actuelle, les jeunes vont perdre leur travail et la population sans accès à l’information », a indiqué Alpha Kabinet Doumbouya.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

Facebook Comments Box
Quitter la version mobile